Éric Cantona invite Hollande à "muscler sa popularité" et l'attaque sur les droits TV de la Ligue 1

Publié à 14h22, le 05 novembre 2016 , Modifié à 14h52, le 05 novembre 2016

Éric Cantona invite Hollande à "muscler sa popularité" et l'attaque sur les droits TV de la Ligue 1
Éric Cantona s'en prend à François Hollande et ses propos sur les footballeurs © Montage Le Lab via Eurosport

#FOOTPOLITIQUE - François Hollande est un grand amateur de football. Mais en ce moment, cela n'est pas tellement réciproque. Le monde du ballond rond en a gros contre ce président de la République qui considère que les footballeurs sont "passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation", à qui il donnerait bien des cours "de musculation du cerveau". Des propos rapportés dans le livre Un président ne devrait pas dire ça… (éd. Stock) et qui lui ont attiré les foudres de quelques unes des gloires de l'équipe de France.

Il y avait eu Emmanuel Petit et même Zinedine Zidane. Voici venir le King. En mode troll de compétition, Éric Cantona répond en effet au chef de l'État au sujet de cette déclaration. Dans son émission The commissioner of football sur Eurosport, dont la vidéo a été mise en ligne samedi 5 novembre, l'ancien attaquant de Manchester United et des Bleus charge d'abord avec humour. Les yeux tournés vers l'intérieur de son crâne, il explique être en plein exercice de *musculation de cerveau* et attaque :

"

Alors monsieur le Président, pendant que je muscle mon cerveau, je vous invite à muscler votre popularité.

"


Si même les joueurs de foot se moquent de ses mauvais sondages... Mais c'est après la vanne que vient la véritable attaque, avec une référence à un autre passage du livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, dans lequel une citation de François Hollande laisse entendre qu'il serait intervenu dans l'attribution des droits télé de la Ligue 1 de football pour la période 2016-2020. "Canto" flingue :

 

"

Ah au fait, François, félicitations pour avoir fixé les droits télé de la Ligue 1 ! Super ! J'ai entendu il y a quelques mois que les hommes politiques n'intervenaient jamais dans les affaires de football...

"

Autre référence à peine voilée à la non-sélection en équipe de France de Karim Benzema pour l'Euro de foot, polémique qui avait vu le Premier ministre Manuel Valls (entre autres) prendre publiquement position contre l'attaquant du Real Madrid.

Dans Un président ne devrait pas dire ça..., les deux journalistes publient une citation de François Hollande leur expliquant avoir "appelé l'émir du Qatar" (pays propriétaire de la chaîne beIN Sports) pour lui faire part de ses inquiétudes concernant la répartition des droits de retransmission du championnat de France de foot. Le chef de l'État semblait alors soucieux de protéger les intérêts d'une autre chaîne, française celle-ci : Canal +. Il disait :

 

"

On a sauvé Canal. J'ai reçu discrètement [Rodolphe, NDLR] Belmer et [Bertrand, NDLR] Méheut [anciens patrons de Canal, NDLR]. J'ai appelé l'émir du Qatar et lui ai dit : 'Vous allez venir en France en juin, on vous a défendus par rapport aux Saoudiens, on est à vos côtés, mais là, qu'allez-vous faire sur les Rafale ? Il y a aussi l'histoire du foot... Je souhaite qu'il y ait un partage'.

"

En clair : un appel à faire cesser les enchères sur le montant de ce contrat et faire en sorte que la chaîne cryptée soit bien lotie. Problème : cet argent est réparti entre les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, désireux au contraire de voir ces négociations déboucher sur la somme la plus importante possible. La Ligue de football professionnel (LFP) réfléchirait à porter plainte, selon Le Canard Enchaîné, et certains dirigeants de clubs, tels le lyonnais Jean-Michel Aulas, sont furieux.

Le président de l'Olympique Lyonnais a fulminé, ce jeudi devant la presse :

 

"

C'est une affaire d'État. Il faut absolument que la justice, que le Conseil de la concurrence [l'Autorité de la concurrence, NDLR] s'auto-saisisse de cet ignoble arrangement sur le dos des clubs qui investissent [...].

"

Une polémique bien *musclée* donc, et qui commence sérieusement à enfler.

Du rab sur le Lab

PlusPlus