Éric Ciotti n'a pas apprécié "la caresse sur la nuque" de François Hollande à Emmanuel Macron

Publié à 10h29, le 09 mai 2017 , Modifié à 11h51, le 09 mai 2017

Éric Ciotti n'a pas apprécié "la caresse sur la nuque" de François Hollande à Emmanuel Macron
Éric Ciotti © Montage Le Lab via BFMTV

François Hollande était manifestement très heureux de présider ce lundi aux dernières cérémonies du 8-mai de son quinquennat en compagnie de son successeur, un certain Emmanuel Macron. Le Président sortant et le Président élu se sont retrouvés pour la première fois depuis longtemps, par une poignée de mains souriante et chaleureuse, puis ont déposé une gerbe ensemble, avant d'aller saluer les uns et les autres côte à côte. Et tout du long, le chef de l'État a semblé montrer la voie à son ancien ministre, par des gestes d'où transpiraient toute son affection pour celui qu'il a lancé en politique, l'entraînant dans son sillage, lui présentant les participants, lui posant la main sur la nuque.

Aucun responsable politique n'avait jusqu'ici réagi à ces images de proximité entre François Hollande et Emmanuel Macron. Mais ce mardi 9 mai sur BFMTV, Éric Ciotti y fait référence pour justifier, a posteriori, de ne pas avoir voté pour le candidat d'En Marche ! au second tour de la présidentielle face à Marine Le Pen. "J'ai voté blanc", confirme en effet sans surprise le député LR des Alpes-Maritimes, estimant avoir ainsi fait "barrage à l'extrême droite". Et au-delà des considérations politiques, c'est justement son rapport au Président sortant qui disqualifiait l'ex-ministre de l'Économie aux yeux d'Éric Ciotti, qui explique :

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Je ne lui fais pas confiance sur sa capacité à rompre avec François Hollande. Hier, la caresse sur la nuque quand il le raccompagne dans sa voiture était assez révélatrice de ce lien qu'il y a.

 

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Sur franceinfo: ce mardi, le très macroniste Christophe Castaner a pour sa part répété qu'Emmanuel Macron avait bel et bien opéré "une rupture" avec François Hollande, ajoutant un peu cruellement à propos des cérémonies du 8-mai : "On a surtout vu l'affection du Président sortant."

Ce qui a suscité ce commentaire de l'écologiste Cécile Duflot :

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L'affection est une belle chose, précieuse, profonde. Comme l'amitié. Quand des politiques utilisent ces mots, ils les abîment souvent beaucoup.

 

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Quant à Éric Ciotti, il rappelle les propos du nouveau Président sur la colonisation, qualifiée de "crime contre l'humanité", comme un argument de son non-vote en sa faveur. Il ajoute cependant que si les sondages avaient montré que Marine Le Pen était en mesure de l'emporter dimanche, il aurait alors voté pour Emmanuel Macron :

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J'ai pas voulu donner un blanc-seing à monsieur Macron. Il n'y avait pas de danger Front national. Si les sondages avaient donné 55-45, j'aurais voté monsieur Macron. Mais là, je ne voulais pas cautionner une personnalité qui pose à tout le moins des questions.

 

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[BONUS TRACK]

Député et président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti avait prévenu qu'il ne choisirait entre ces deux mandats qu'après l'élection présidentielle, ne pouvant conserver que l'un des deux pour cause d'interdiction du cumul des mandats. Il annonce donc son choix ce mardi :

 

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Je suis candidat aux législatives. Je quitterai, si je suis élu, la présidence du département, conformément à la loi. C'est le choix que je fais.

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[BONUS TRACK 2]

Christian Estrosi, ancien maire de Nice devenu président de la région PACA, a décidé de redevenir maire de Nice, dont il était tout de même resté premier adjoint aux Finances, à la Sécurité, aux Travaux, aux Transports, au Stationnement, à l’administration générale, à la réglementation des taxis, au suivi du projet sang neuf, à la réalisation de la ligne 2 du tramway, à la Voirie et aux Professions libérales. Surtout, son ancien premier adjoint et successeur à l'Hôtel de ville, Philippe Pradal, était resté assez *discret* dans ses nouvelles fonctions, disant "faire ce qu'Estrosi [lui] demande" et voyant son bureau au conseil municipal rabaissé d'un cran par... Christian Estrosi

Bref, Christian Estrosi revient, même s'il n'était pas vraiment parti. Ce que souligne son meilleur ennemi localement et à LR, Éric Ciotti, qui estime que le futur ex-patron de PACA était "resté un peu maire de Nice" :

 

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En tout cas, il n'avait jamais vraiment quitté Nice. Il en était le premier adjoint et sans vraiment faire offense à mon ami Philippe Pradal, pour lequel j'ai beaucoup de respect et d'estime, il était resté quand même un peu, dans les faits, le maire de Nice.

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