Et si c'était Marine, le problème?

Publié à 15h49, le 02 mars 2012 , Modifié à 16h13, le 02 mars 2012

Et si c'était Marine, le problème?
Marine le Pen, le 28 février 2012 à la Ville-du-Bois

Marine Le Pen a annoncé jeudi qu'il lui manquait 48 parrainages afin d’atteindre les 500 requis pour pouvoir concourir à la présidentielle.

Des adversaires de la candidate frontiste, tant à droite qu'à gauche, ont régulièrement dénoncé un "coup de bluff", rappelant que son père, à l'exception de 1981, avait toujours réussi à les obtenir.

Cette annonce a en tout cas inspiré notre blogueuse Delphine Dumont.

  1. "De micro en micro pour expliquer le déni de démocratie"

    Comme à chaque élection, le Front national nous refait le coup des signatures. Les 500 exigées ne seraient pas obtenues et ne sembleraient pas sur le point de l'être. Comme le gamin qui a trop crié au loup, le Front national a du mal à être cru sur ce point, pourtant ça pourrait bien être vrai cette fois-ci.

    Marine Le Pen court de micro en micro pour expliquer le déni de démocratie dont elle serait victime, accuse tour à tour UMP et PS de faire pression sur les élus et se pose en pasionaria menacée. Il est difficile de dire si son inquiétude est réelle ou feinte et si ce qu'elle affirme est vrai ou pas. Cependant, si les maires lui refusent leur signature, est-ce seulement parce que les partis les y incitent ?

    Et si le problème venait de Marine Le Pen elle-même ?

    Courageuse, forte en gueule, insensible aux attaques, Marine Le Pen ressemble beaucoup à son père mais elle n'en a pas tous les atouts. Sur le point culturel, elle pèche sérieusement. Ce qui fait de Jean-Marie Le Pen un orateur exceptionnel, c'est la richesse de son verbe, même si celui-ci est mis au service d'idées profondément déplaisantes. Là où le père est capable d'avoir un échange fort avec à peu près n'importe quelle personnalité politique, la fille n'arrive pas à suivre et se retranche dans un mutisme puéril.

    En plus de ses lacunes, Marine Le Pen s'est aussi efforcée de retravailler l'image du FN, de la rendre plus acceptable, d'en faire un parti plus lisse. Il est possible qu'elle y ait perdu dans l'opération, le côté "bad boy" qui pouvait plaire à un certain public.

    Entre une candidate imparfaite et un parti en perte d'identité, il ne serait pas étonnant que les élus n'aient pas eu l'envie de soutenir le Front national pour cette élection.

    Nous saurons le 16 mars prochain si le FN a obtenu ou non ses 500 signatures et, le 22 avril prochain, si les électeurs la suivent autant que son père.

    Retrouvez Delphine Dumont sur son blog et sur Twitter .

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