Extradition d'Aurore Martin: Manuel Valls dément mais approuve

Publié à 07h31, le 05 novembre 2012 , Modifié à 07h35, le 05 novembre 2012

Extradition d'Aurore Martin: Manuel Valls dément mais approuve
(Maxppp)

Depuis l'extradition de la militante indépendantiste basque Aurore Martin, une Française recherchée en Espagne pour des actes non répréhensibles dans l'Hexagone, Manuel Valls est pointé du doigt : a-t-il demandé cette arrestation au nom de la lutte contre le terrorisme ?

Le ministre de l'Intérieur a donc développé une ligne de défense en deux temps, que l'on pourrait résumer ainsi : 1) Je n'y suis pour rien mais 2) c'est une bonne décision.

Première riposte localisée le 4 novembre à l'occasion d'une interview dans Sud Ouest dimanche. Manuel Valls a insisté sur "la séparation des pouvoirs" :

Ce n'est pas du ressort du ministre de l'Intérieur. Je n'ai pris aucune décision. (...)

Si j'étais intervenu, j'aurais pu être accusé à juste titre de violation des règles fondamentales de séparation des pouvoirs.

Aurore Martin faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen (MAE). Son arrestation "totalement fortuite" s'est faite à l'occasion d'un "contrôle routier" et son renvoi vers l'Espagne est une "décision de justice". Fermez le banc.

Ce 5 novembre, Manuel Valls accorde une autre longue interview, cette fois-ci nationale, au Parisien. Il y entonne de nouveau le refrain sur la séparation des pouvoirs et dénonce une "méconnaissance totale de nos institutions et une véritable mauvaise foi". Mais il va aussi plus loin en approuvant l'extradition de la militante.

Le Parisien lui demande s'il se félicite de cette arrestation. Réponse du ministre :

Oui, car pas d'hypocrisie. Dans nos sociétés démocratiques, il n'y a pas de place pour des actes et des discours de violence. Le fait que Batasuna [le parti d'Aurore Martin, ndlr] ne soit pas interdit en France n'a aucune incidence sur l'application de la légalité européenne. On ne peut avoir aucune complaisance à l'égard d'une personne qui a soutenu ETA.(...)

Aurore Martin a exprimé son soutien à des membres d'ETA, une organisation terroriste. Je ne vais pas m'excuser qu'une décision de justice soit appliquée.

> Manuel Valls s'est déjà attiré les foudres du Pays Basque le 29 octobre en fermant la porteà une "structure administrative basque", soit un département ou une collectivité territoriale spécifique. Une décision sans débat qui lui a valu une lettre cinglante de la part de plusieurs élus des Pyrénées-Atlantiques.

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