Faux tract : "Cela peut couter l’inéligibilité à Marine Le Pen" accuse Jean-Luc Mélenchon

Publié à 11h56, le 30 mai 2012 , Modifié à 16h55, le 30 mai 2012

Faux tract : "Cela peut couter l’inéligibilité à Marine Le Pen" accuse Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV le 30 mai 2012 (Capture d'écran)

Jean-Luc Mélenchon emmène l’affaire du faux tract sur le terrain judiciaire. Ce mercredi 30 mai sur BFMTV, il annonce que son parti, le Front de Gauche, porte plainte pour infraction au code électoral. "Ca s’appelle de la fausse propagande et ça peut couter l’inéligibilité à madame Le Pen", déclare le candidat du Front de Gauche.
 
De fait, s’il est prouvé que la candidate a autorisé l’impression et la distribution de tracts présentés à tort comme ceux du Front de Gauche et qu’elle les a omis dans ses comptes de campagne, Marine Le Pen risque gros.

  1. "Ca s’appelle de la fausse propagande et ça peut couter l’inéligibilité à madame Le Pen"

    Sur marianne2.fr

    Deuxième round, ce mercredi 30 mai sur BFMTV, Jean-Luc Mélenchon, candidat contre Marine Le Pen dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, brandit cette fois la menace de l’inéligibilité de son adversaire :

    "

    Ca s’appelle de la fausse propagande et ça peut couter l’inéligibilité à madame Le Pen car c’est interdit dans notre pays de distribuer des tracts pour les autres.
     

    "

    Depuis quelques jours en effet, un faux prospectus du candidat est distribué dans les boites aux lettres de la 11e circonscription du Pas-de-Calais avec une phrase extraite d’un meeting du candidat Front de Gauche à Marseille et le slogan « Votons Melenchon » traduit en arabe :

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    Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb. Votons Mélenchon

    "

     

     

    Le candidat Front de gauche y avait déjà fait référence lundi 28 mai, dans un long billet de blog déplorant la "quantité de tracts anonymes [qu’il devait] subir".

    Mardi 29 mai, Hervé Poly, suppléant de Jean-Luc Mélenchon dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, a déposé plainte contre X pour infraction au code électoral. La plainte vise la distribution de tracts anonymes: pour être en règle, le nom de l'imprimeur doit figurer sur le document ainsi que la mention "Vu par le candidat".

    La plainte concerne un autre aspect, c'est"l'engagement illicite de frais de campagne". Avec ce tract appelant à voter pour Jean-Luc Mélenchon, la commission des comptes de campagne aurait pu reprocher au Front de gauche d'en être l'auteur, de ne pas l'avoir inscrit dans ses comptes pour ensuite le sanctionner.

    Enfin, comme le souligne Marianne2 , si Marine Le Pen a donné son accord pour la distribution de ces faux tracts et a fourni les moyens de diffusion, c'est elle qui peut être accusée de cacher une dépense électorale de ses comptes de campagne.
     

    Que dit le Front national au sujet des faux tracts ? Depuis le 29 mai, le parti assume tout mais Marine Le Pen n’a pas encore réagi en personne.
    Ce sont Steeve Briois, le secrétaire général du parti, et Bruno Bilde, responsable de la communication de la candidate, qui s’y collent. Ce dernier a ainsi expliqué à Marianne2 que les faux tracts avaient été "proposés" par des "proches" et acceptés par les responsables de la campagne de Marine Le Pen. D’après lui, la candidate en était elle-même informée.
     

    La présidente du FN doit désormais prendre une décision cruciale et dispose de deux options.
    Soit elle confirme les propos de ses lieutenants et inscrit cette initiative dans ses comptes de campagne pour ne pas être hors la loi. Elle donnerait alors raison à Jean-Luc Mélenchon qui utilise déjà cet argument anti-Le Pen:

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    Voilà le niveau de madame Le Pen, la nouvelle star propre sur elle de l’extrême droite !

    "

    Soit elle désavoue Bruno Bilde et Steeve Briois et nie sa connaissance du faux tract qui ne serait donc pas à inscrire dans les comptes de campagne.
    S’il est prouvé que le Front National est derrière ce tract, l’affaire pourrait alors prendre une tournure judicaire plus importante car la falsification des comptes de campagne peut aller jusqu’à l’inéligibilité du candidat pour un an et l’annulation de l’élection si le candidat a été élu.

Du rab sur le Lab

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