Fleur Pellerin : "Mes proches m’appellent Pol Pot"

Publié à 12h42, le 12 février 2013 , Modifié à 12h56, le 12 février 2013

Fleur Pellerin : "Mes proches m’appellent Pol Pot"
Fleur Pellerin, photo MaxPPP

LE SENS DE LA FORMULE– La ministre des PME, de l’innovation et de l’économie numérique, Fleur Pellerin, a les honneurs du magazine masculin GQ, qui publie un long entretien (lien payant) avec elle dans son édition de mars 2013, mise en kiosque ce mardi 12 février.

Vie pro, vie perso, vision politique du net : beaucoup y passe, à commencer par les confidences de la ministre sur les gentils surnoms dont l’affublent certains de ses "proches". 

Ainsi, quand le magazine lui énonce : "Sur Twitter, certains vous appellent Pol Pot", la ministre corrige-t-elle : 

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Non, ce sont mes proches qui m’appellent comme ça de temps en temps. 

Il y a aussi des références assez subtiles à la Corée du Nord.

"

Entre deux considérations sur Twitter, "catharsis moderne" - la ministre raconte s’être assoupie dans un TGV matinal, avoir pensé : "Quelqu’un va tweeter que je dors dans le train au lieu de travailler",  avoir découvert quelques minutes plus tard le tweet imaginé, ce qui lui permet de conclure sans surprise que "les réseaux sociaux sont un formidable instrument de modernisation de la démocratie, mais ils mettent sur le même plan les analyse les plus subtiles et les jugements les plus idiots" -  on apprend également dans cet entretien

- que Fleur Pellerin s’est vue proposer "des circonscriptions" lors des élections législatives de juin mais qu’elle a préféré les refuser : "Pour d’abord faire mes preuves en tant que ministre et ne pas m’éparpiller",

-que l’ex Sciences Po–Essec–Ena a conservé quelques souvenirs de ses cours de sociologie, analysant par exemple son arrivée à Sciences Po Paris via le concept éminemment bourdieusien et un tantinet déterministe "d’habitus", par lequel le sociologue analysait le poids respectif du "capital social" et du "capital culturel" dans la socialisation des individus,

- que, vu par Fleur Pellerin, la conception du net version Sarkozy était "anxiogène" et consistait à "assimiler Internet à une jungle avec des pédophiles, des pirates, des malfrats en embuscade".

Bonus track : il arrive que, parfois, le plus amusant dans une interview, ce soit … les questions. C’est le cas dans cet entretien, conduit par Frédéric Taddeï. 

Ainsi, rebondissant sur l’ambivalence des réseaux sociaux postulée par la ministre,  Frédéric Taddeï tente-t-il d’élargir la situation à l’ensemble du gouvernement.

Le journaliste affirme ainsi, prêchant peut-être le faux pour connaître le vrai :

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Votre gouvernement a eu l’air de souffrir de ce phénomène [les tweets et les réseaux sociaux] au début du mandat de François Hollande. 

Tous ces couacs des premiers mois de tels ou tels ministres étaient en fait juste un apprentissage de ce phénomène internet.

"

Fleur Pellerin évite soigneusement de valider cette hypothèse d'un "apprentissage du phénomène internet", et préfère, plus sagement, évoquer "l’amnésie collective des médias", oublieux des couacs du début de quinquennat de Nicolas Sarkozy, selon elle.

 

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