Fleur Pellerin, ministre de l'Economie numérique, déplore le machisme du milieu de la hightech

Publié à 16h24, le 08 décembre 2013 , Modifié à 16h38, le 08 décembre 2013

Fleur Pellerin, ministre de l'Economie numérique, déplore le machisme du milieu de la hightech
Fleur Pellerin au lancement du Concours Mondial d'Innovation 2030, le 2 décembre 2013. (Xavier de Torres/MaxPPP)

A MAN'S MAN'S WORLD - Machiste, le milieu de la high-tech ? C'est ce que la ministre de l'Economie numérique Fleur Pellerin dit penser, dans une interview au Journal du Dimanche daté du 8 décembre.

La ministre explique à l'hebdomadaire avoir saisi le Conseil national du numérique avec Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, d'une "mission pour travailler sur l'image des femmes dans le Web".

A l'origine de l'opération, un tweet d'un entrepreneur de la Silicon Valley qui s'interroge sur la présence de talons lors d'un événement "censé être réservé aux entrepreneurs".

Un tweet assorti du hashtag "cerveau non nécessaire", et que Fleur Pellerin a qualifié de "pitoyable". Mais ça n'est pas le seul marqueur de machisme dans la high-tech, explique la ministre :

Dans les colloques, je suis souvent devant des publics quasi exclusivement masculins. Cela devient un gag... Cette sous-représentation tient au vivier de formation.

Dans les écoles d'ingénieurs, il faudrait attendre 170 ans pour atteindre la parité de manière naturelle, en suivant la pente actuelle de féminisation !

Si la ministre précise que le milieu n'est pas plus sexiste qu'un autre - "on trouve dans le numérique la même proportion de machistes ordinaires qu'ailleurs" -, elle regrette que le secteur "tourné vers l'avenir" ne soit pas "associé à une forme de modernité dans sa façon de penser la société".

L'objectif de la ministre est double :

Rappeler les dirigeants à leurs responsabilités.

Et réflechir à la manière d'inciter les jeunes femmes à embrasser ces carrières en rejoignant la "French Touch", via une campagne de communication avec des portraits d'entrepreneuses, de développeuses...

Le Conseil national du numérique "fera des propositions fin mars", indique au Journal du Dimanche Fleur Pellerin en guise de conclusion.

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