François Fillon déclare la guerre à Nicolas Sarkozy : voici la liste de ses missiles

Publié à 20h16, le 11 juillet 2013 , Modifié à 20h58, le 11 juillet 2013

François Fillon déclare la guerre à Nicolas Sarkozy : voici la liste de ses missiles
Nicolas Sarkozy et François Fillon (Photomontage Le Lab. Julien Warned/Bruno Couderc/MaxPPP)

BIM BAM BOUM - Il n'a pas digéré ce qu'il a entendu, mardi, à l'UMP . Le discours de La Grande Motte (Hérault) prononcé ce jeudi 11 juillet par François Fillon restera dans les annales comme celui où il s'est  publiquement positionné contre son ancien patron, Nicolas Sarkozy. En lui refusant le statut "d'homme providentiel". En lui demandant de respecter la décision du Conseil Constitutionnel. Et en engageant une critique en règle du Sarkozysme.

Après avoir souligné "une vraie divergence" avec l'ancien chef de l'État sur le Front National dans un documentaire diffusé par France 3 le 8 mai, l'ancien premier ministre passe donc à l'offensive en lançant plusieurs missiles téléguidés dont voici le verbatim.

Missile numéro 1 : l'UMP, ce n'est pas le parti de Nicolas Sarkozy

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Lundi, Nicolas Sarkozy était à l'UMP et il nous a dit qu’il se sentait naturellement impliqué par la situation. [...] Cependant, je ne lie pas l’avenir de l’UMP à un homme.

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Ou encore : 

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Le temps de l’opposition est fait pour débattre, réfléchir, susciter des nouveaux talents, faire des bilans, élaborer un projet nouveau.

Et pour ce faire, l’UMP ne peut vivre immobile, congelée, au garde à vous, dans l’attente d’un homme providentiel !

Chacun a le droit de vouloir servir son pays et chacun aura le droit d’être candidat aux primaires, mais personne ne peut dire "circulez ! Il n'y a rien à voir, le recours c’est moi !"

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Missile numéro 2 : il faut respecter le Conseil Constitutionnel

 François Fillon demande publiquement à Nicolas Sarkozy de respecter la décision du Conseil Constitutionnel invalidant ses comptes de campagne.

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Nous avons pris acte de la décision du conseil constitutionnel sur les comptes de campagne de 2012, et il n’est naturellement pas question de laisser Nicolas Sarkozy seul devant l’épreuve.

La sanction est sévère, et peut paraitre disproportionnée par rapport à des agissements similaires qui ont pu se produire dans le passé, mais notre famille politique est un parti de gouvernement qui se doit d’appliquer la loi républicaine et de respecter les juridictions, et notamment la plus haute d’entre elles, le Conseil Constitutionnel.

On ne peut exiger des Français qu’ils respectent les règles, si nous même nous les réfutons.

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Missile numéro 3 : tout ce qu'il y avait de mauvais dans le sarkozysme

Autre point qui risque de faire grincer des dents rue de Miromesnil : François Fillon se lance dans une autocritique de ses cinq ans à Matignon - dans un "Nous" qui englobe aussi l'Elysée de Nicolas Sarkozy - et demande à tous de réflechir au sens de la défaite de 2012 ...

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Durant cinq ans ans, avec Nicolas Sarkozy, [...] Nous avons agi dans l’urgence, trop souvent au coup par coup, sans aller toujours au bout des changements nécessaires et attendus.

Notre économie n’a pas été suffisamment modernisée, notre modèle social n’a pas été repensé en profondeur, notre pacte républicain est resté fragile malgré nos efforts pour faire reculer la délinquance. Nous avons perdu face à une gauche mensongère, mais dire cela ne suffit pas !

Nous avons perdu parce que le sens que nous voulions donner à notre politique ne fut jugé, à tort ou à raison, ni assez lisible, ni assez puissant.

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[Bonus Track] François Fillon a inventé internet, ne l'oublions pas

Dernière citation sélectionnée par Le Lab de ce discours de la Grande Motte, celui qui est déjà candidat à la primaire UMP pour 2017 se vante d'avoir tout compris à Internet il y a près de deux décennies.

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Mes amis, qui dit innovation dit refus des préjugés. Je me souviens, lorsqu’en 1995, je fus nommé ministre de la poste et des télécommunications, j’ai fait venir dans mon bureau l’un des grands responsables de ce secteur.

Je lui ai parlé d’internet qui commençait à se développer et j’ai encore sa réponse dans mes oreilles : "Monsieur le Ministre, internet c’est une mode, dans six mois on n’en parlera plus".

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