François Fillon pense qu'il a "peut-être raté une occasion" en ne quittant pas l'UMP en 2012

Publié à 09h08, le 06 mars 2015 , Modifié à 15h01, le 06 mars 2015

François Fillon pense qu'il a "peut-être raté une occasion" en ne quittant pas l'UMP en 2012
François Fillon © VALERY HACHE / AFP

REGRETS ÉTERNELS - 2015 : François Fillon est candidat à la primaire de la droite pour 2017. L'ancien Premier ministre ambitionne donc de représenter l'UMP à la prochaine présidentielle. 2012 : François Fillon a songé à "rompre avec l'UMP". Il ne l'a pas fait et pense aujourd'hui qu'il a "peut-être raté une occasion"

C'est ce qui ressort d'un entretien accordé par le député de Paris au nouveau magazine Society, en kiosques vendredi 6 mars. Cette envie de partir en solo, François Fillon l'a eue à l'automne 2012. Battu (dans les circonstances que l'on sait) par Jean-François Copé (qui revient faire un petit coucou) pour la présidence du parti, il a donc été à deux doigts de tout plaquer. Il explique à Society :

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La question s'est posée : est-ce qu'il fallait à ce moment-là, rompre totalement avec l'UMP ? J'avais créé un groupe puissant à l'Assemblée nationale, la majeure partie de mes amis m'auraient suivi. Mais au dernier moment, nous avons renoncé à franchir le pas, au nom de l'unité de notre famille politique. Aujourd'hui, quand je vois la crise que traversent les deux grands partis politiques, je me dis que j'ai peut-être raté une occasion.

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François Fillon se serait donc bien vu à la tête d'un tout nouveau parti politique, sur la base de son célèbre R-UMP, un groupe politique créé à l'Assemblée au lendemain de la guerre Copé-Fillon. Il avait réussi à rassembler 68 députés derrière lui. Ce qui, pense-t-il rétrospectivement, lui aurait permis de se faire une place au soleil, entre l'UMP et le PS, confrontés à la montée du FN. Mais "l'unité" fut plus forte que ses ambitions. Le R-UMP sera finalement dissous en janvier 2013.

S'il fait part de ces regrets, c'est aussi parce que, comme il l'a reconnu mercredi 4 mars, il "rame" un peu ces derniers temps. Il a ainsi concédé :

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Oui ... enfin, je rame. Je rame parce que … ce que je veux dire c’est que c’est très difficile aujourd’hui d’attirer l’attention des Français sur des propositions dont chacun sait qu’elles ne pourront être mises en œuvre que dans 2 ans.



Le travail qu’on fait avec toutes mes équipes est très ingrat puisqu’il consiste à aller au fond des choses, à chercher des solutions radicales, à aller en permanence les comparer sur le terrain …

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Alors comment ne pas se remémorer cette réflexion de Nicolas Sarkozy sur l'échec, les opportunités et les regrets ? Au salon de l'Agriculture fin février, celui dont François Fillon fut le "collaborateur" et se dresse aujourd'hui sur sa route, expliquait à un étudiant :

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L'échec, c'est pas un problème, ce qui est un problème c'est de rater une opportunité. C'est de pas y avoir été. Ça, c'est un problème.



Après, tu vas en connaître des échecs, j'en ai connu. C'est la vie. Mais si tu tentes pas...



L'échec, c'est l'échec. Et d'abord, ça peut marcher. Mais si tu as le regret de pas faire ce que tu voulais faire, personne peut te rattraper ça.

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Cela dit, pas de panique. Si jamais son ambition présidentielle venait à ne pas rencontrer le succès auprès des Français, François Fillon a d'ores et déjà prévu sa reconversion. Fin janvier, il expliquait au Point :

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La seule chose que je veux, c’est être candidat à la présidentielle. Si les primaires se passent mal, je ferai quelque chose dans le business, comme Blair et Zapatero.

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Car, comme il l'explique à Society :

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Je n'ai pas l'intention de rester dans la vie politique si je ne réussissais pas à me faire élire en 2017.

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[BONUS TRACK] François Souchon

Cette confidence de François Fillon nous permet en tous cas d'entrevoir son petit côté Alain Souchon :



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