François Fillon sur une réforme des 35h : "Nicolas (Sarkozy) a tort"

Publié à 13h21, le 06 octobre 2013 , Modifié à 13h27, le 06 octobre 2013

François Fillon sur une réforme des 35h : "Nicolas (Sarkozy) a tort"
François Fillon à Saint-Etienne, fin septembre 2013. (Claude Essertel/MaxPPP)

L'HOMME LIBRE - Un jeu de mot facile en ferait une image d'Epinal : François Fillon dans les Vosges, sur la tombe de son mentor maire de la ville lorraine, Philippe Séguin.

A cette occasion, l'ancien Premier ministre soigne son image de prétendant à la succession de François Hollande en expliquant vouloir briser celle d'homme lisse qui lui colle à la peau et balançant au passage quelques piques à Nicolas Sarkozy, accusé notamment d'avoir "tort" sur la qiestion des 35h.

Lors d'un déplacement de deux jours dans la région de Philippe Séguin, François Fillon s'est entretenu avec le Journal du Dimanche, qui relate ses propos dans son édition du 6 octobre. Le symbole est évident : celui du "retour aux fondamentaux" pointé par l'hebdomadaire dans son accroche de papier.

En représentant de la droite modérée, Philippe Séguin défendait le "Pacte républicain", consistant à faire barrage au Front national par des consignes de vote. Une position avec laquelle a rompu François Fillon, qui invitait à voter "pour le moins sectaire" entre le FN et le PS. Des propos qui ont provoqué polémique et critiques jusque dans son propre parti.

Pourtant, l'élève maintient la formule, même s'il reconnaît une "maladresse" dans la formulation :

Derrière, il y a une idée. On ne peut pas se laisser enfermer dans une doctrine de parti peut-être confortable mais qui ne règle rien.

De toute façon, moi, je ne veux plus de consigne. Je suis libre.

Libre vis-à-vis du "Pacte républicain", mais se réclamant toujours de Philippe Séguin, qui "lui manque, qui nous manque", François Fillon explique en fait avoir voulu casser son image d'homme lisse :

Il faut que je me libère. Évidemment, je vais casser un peu de vaisselle.

Tout le monde m’a reproché une image lisse et des sondages à la Simone Veil ou à la Balladur. Eh bien, l'image ne colle pas à la réalité.

Au contraire, le candidat "quoi qu'il arrive" à la primaire présidentielle de l'UMP en 2016 fait étalage de son épaisseur. Pour se faire, il se réfère à son programme encore en construction et adresse une nouvelle pique à Nicolas Sarkozy.

Fin septembre, ce dernier avait moqué le programme de l'UMP qui propose de repousser l'âge de départ à la retraite à 65 ans :

C'est un drôle de programme de promettre les 39 heures payées 35 et la retraite à 65 ans. Bon courage à celui qui veut se faire élire là-dessus !

Nicolas Sarkozy "a tort", rétorque François Fillon dans les colonnes du Journal du Dimanche :

Avec les socialistes, la situation va hélas encore se dégrader sur les impôts, l’emploi, la sécurité.

Les Français n’en peuvent plus des demi-mesures. Nicolas a tort.

C'est la raison pour laquelle François Fillon planche aujourd'hui sur un programme "de vraie rupture". Nicolas Sarkozy appréciera, lui qui s'était fait élire en 2007 sur cette notion de "rupture", avec Jacques Chirac cette fois.

>> BONUS TRACK : La guerre Sarkozy/Fillon "était inévitable"

Le voyage à Epinal a donné à l'ex Premier ministre l'occasion de revenir sur sa brouille avec son ancien Président. Elle était "inévitable", explique-t-il :

C’était inévitable. Je ne peux pas assumer toutes les conséquences d’une candidature à la présidentielle et ne pas être en conflit avec Nicolas compte tenu de son état d’esprit. On est de facto en compétition.

Mais outre la compétition qui règne à l'UMP, François Fillon pointe aussi le double jeu de Nicolas Sarkozy pour justifier les nombreuses attaques qu'il lui réserve :

Pendant cinq ans, j'ai été loyal envers Nicolas. J'ai retenu mes critiques et mes remarques. Peut-être trop d'ailleurs.

Ensuite, il y a la défaite. J'ai continué à aller le voir. Pendant un an à chacune de nos rencontres, Nicolas me disait : "Tu es le meilleur" ;  "c'est ton tour". Il m'encourageait.

Et puis, à peine sorti, il recevait mes amis pour me critiquer. A un moment, on en a marre.

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