Gérard Filoche visé par une saisine de la commission des conflits du PS

Publié à 13h32, le 02 juillet 2016 , Modifié à 13h38, le 02 juillet 2016

Gérard Filoche visé par une saisine de la commission des conflits du PS
Gérard Filoche © DOMINIQUE FAGET / AFP

FILOCHEXIT - Gérard Filoche fait régulièrement l'objet de demandes de démission de la part de certains élus PS. C'est que le membre du bureau national du parti et ancien inspecteur du Travail, tenant de l'aile la plus à gauche de Solférino, fait tout aussi souvent polémique, par exemple en s'en prenant violemment à François Hollande, Manuel Valls ou Emmanuel Macron. Cette fois-ci, les choses semblent devenir un peu plus sérieuses.

Selon les informations du Parisien confirmées au Lab, samedi 2 juillet, la députée socialiste de la Sarthe Sylvie Tolmont a en effet saisi la commission des conflits du PS en vue de son exclusion. En théorie et selon les statuts du PS, cette instance disciplinaire (qu'elle soit fédérale ou nationale) peut prononcer les peines suivantes (éventuellement avec sursis) : avertissement, blâme, suspension temporaire, exclusion temporaire ou définitive. Toute saisine dûment effectuée conduit automatiquement à l'examen du dossier. Contactée, Sylvie Tolmont n'a pour l'heure pas donné suite.

Mais ce n'est pas tout : la section PS du 1er arrondissement de Paris, à laquelle appartient Gérard Filoche, a aussi écrit directement au secrétaire national du parti, Jean-Christophe Cambadélis. Dans cette lettre que Le Lab s'est procurée et signée par le secrétaire de section, Alain Le Garrec, ainsi qu'une grosse quinzaine de ses militants, est demandé l'examen par la commission des conflits de propos qu'ils jugent "contraires et attentatoires à ce qu’est le PS aujourd’hui". Au Lab, Alain Le Garrec explique que sa démarche vise à faire en sorte que les déclarations fracassantes de Gérard Filoche n'engagent plus le parti :

 

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Je demande que le PS nous dise, via peut-être la commission des conflits, si Gérard Filoche parle au nom du PS, en tant que membre du bureau national et du conseil national, ou en son nom propre. Qu'il ait sa liberté d'expression et ses opinions, je l'entends et c'est normal. Mais voir ses dérapages au nom du PS à la télévision, ce n'est plus possible.

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S'il sait qu'une saisine de la commission des conflits pourrait aboutir à une éviction, il ne demande pas pour autant lui-même cette suspension ou cette exclusion. "Pourquoi est-ce qu'un militant PS demanderait l'exclusion d'un autre militant PS ? Je ne me le permettrai pas", dit Alain Le Garrec. Il précise n'avoir "rien contre l'individu même si nous ne sommes pas d'accord sur tout", mais vouloir clarifier cette situation. En somme, c'est aux instances disciplinaires du parti de trancher

Sont spécifiquement visés, dans ce courrier, les propos de Gérard Filoche au moment de la mort du patron de Total Christophe de Margerie (qualifié de "suceur de sang"), ceux sur l'accident de car de Puisseguin (il avait alors appelé à la démission d'Emmanuel Macron juste après le drame) et son étrange référence aux "rafles" dans les "stades" au moment de l'éventuelle interdiction d'une manifestation anti-loi Travail. Encore récemment, Gérard Filoche, tout en affichant sa volonté de se présenter à la primaire du PS, estimait que "même une chèvre battrait Hollande", propos là aussi visés par cette demande.

"Sa position et ses discours ne sont pas en accord avec notre histoire. Nous sommes très loin des valeurs pour lesquelles nous avons adhéré", écrivent ces militants socialistes à Jean-Christophe Cambadélis. Ce dernier a par le passé été à deux doigts de vouloir virer l'intéressé des rangs socialistes. En février, "Camba" jugeait ainsi que "le cas Filoche s'alourdit", faisant notamment référence à des propos du membre du BN selon lesquels Robert Badinter serait un "pignouf".

Mais jusqu'ici, "Gégé" est toujours passé entre les gouttes.

 

 

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