Grève : "Pris en otage", l'expression qui exaspère

Publié à 10h09, le 21 décembre 2011 , Modifié à 14h08, le 21 décembre 2011

Grève : "Pris en otage", l'expression qui exaspère
Des agents du GIPN à Castelnaudary le 14 mars 2011. (Maxppp)

C'en est trop. Invité mercredi matin sur France Inter, Frederic Lefebvre a dénoncé la grève des agents de sureté dans les aéroports. Le secrétaire d'Etat au commerce a condamné le mouvement en le qualifiant de "prise en otage" des voyageurs. Une expression fanion dans la bouche des responsables l'UMP depuis le début du quinquennat. Le Lab récapitule.

  1. Lefebvre sur Inter, la goutte d'eau

    Sur France Inter

    Invité sur France Inter mercredi matin, Frederic Lefebvre a été interrogé sur la grève des agents de sécurité dans les aéroports .

    EXTRAIT

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    Il n'est pas question de laisser les touristes ou nos compatriotes pris en otages.

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    Immédiatement, sur Twitter, les internautes manifestent leur exaspération (voir la photo). L'expression "prise en otage" est ressortie par le gouvernement à chaque mouvement de grève, ce qui ne manque pas de lasser sur les réseaux sociaux...

  2. Octobre 2010 : "des otages qui n'y sont pour rien"

    Sur France Info

    En octobre 2010, en marge d'un déplacement en Eure-et-Loire, Nicolas Sarkozy a dénoncé les grèves et les blocages qui accompagnaient la contestation de la réforme des retraites. Les dépôts des carburants avaient bloqué l'approvisionnement des stations services, ce que le président a assimilié à une "prise en otage".

    EXTRAIT

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    On n'a pas le droit de prendre en otage des gens qui n'y sont pour rien, dans leur vie quotidienne. En prenant en otage l'économie, les entreprises et la vie quotidienne des Français, on va détruire des emplois. L'entreprise qui n'aura plus de fioul, qui n'aura plus de bitume alors qu'elle travaille dans les travaux publics, qui ne pourra plus avoir ses livraisons, elle va fermer. Et c'est encore une fois les petits qui vont trinquer pour les autres !

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  3. Janvier 2009 : 65 millions d'otages

    Sur Libération

    Le 14 janvier 2009, en réaction à l'agression d'un conducteur, une grève spontanée avait paralysé pour une journée le réseau ferroviaire de France. Mesure exceptionnelle, la gare Saint-Lazare avait même éte fermée au public. Ce qui avait mis hors de lui le gouvernement. Nicolas Sarkozy avait même prié la SNCF de présenter "ses excuses". Et Luc Chatel s'etait même emporté à la sortie d'un Conseil des ministres, déclarant que "la France entière avait été prise en otage".

    EXTRAIT

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    On ne peut pas accepter que la France soit prise en otage totalement sans préavis, sans mise en place d’information, sans accueil

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  4. Novembre 2007 : "les usagers pris en otage"

    Le 20 novembre 2007, au septième jour d'une grève qui paralyse les transports en commun à Paris et les trains sur toute la France et à la veille d'une réunion cruciale avec la SNCF, Nicolas Sarkozy prononce un discours à l'Assemblée des maires de France à Paris.

    Le président y a réafirmé sa volonté d'aller au bout de sa réforme des régimes spéciaux de retraite et a même paraphrasé Maurice Thorez, le communiste leader des grèves de 1936 en déclarant "qu'il faut savoir terminer une grève". Surtout, le chef de l'Etat n'oublie surtout pas de prononcer les trois mots fétiches "prendre en otage".

    EXTRAIT

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    Il y a des millions de Français qui après une journée de travail, quand il n'y a pas de bus, pas de métro, pas de train, sont exaspérés d'avoir le sentiment justifié d'être pris en otages

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    Voir la video (prise en otage à 2 minutes environ)

  5. Printemps 2007, déjà : "Je ne crois pas à la prise d'otage"

    Sur Le monde

    Dans un entretien au Monde au printemps 2007, celui qui n'est alors que candidat UMP à la présidentielle Nicolas Sarkozy revient sur sa propositon d'établir un service minimum lors des grèves dans les transports en commun.

    EXTRAIT

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    En quoi un service minimum, qui est la contrepartie d'un monopole, serait-il contraire à la démocratie? Il existe déjà dans les hôpitaux, à la télévision. Je crois au droit de grève individuel, pas à la prise d'otages.

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