Guillaume Peltier : "Je ne regrette pas d’avoir été militant au Front national"

Publié à 16h23, le 08 août 2012 , Modifié à 16h31, le 08 août 2012

Guillaume Peltier : "Je ne regrette pas d’avoir été militant au Front national"
Guillaume Peltier, le 4 octobre 2011, à Paris. (Maxppp)

Le Lab poursuit sa série consacrée aux jeunes politiques à suivre dans les prochaines années, à l’UMP et au PS. Septième volet, côté UMP, avec Guillaume Peltier.
Cette étoile montante de l'UMP a un parcours sinueux. Il ne cache pas, et ne regrette pas, avoir été militant au Front national. Par la suite, il a rejoint le MPF de Philippe de Villiers avant de venir remplir les rangs de l'UMP. Chargé des enquêtes d'opinion, il a été très présent dans la campagne de Nicolas Sarkozy, avant de perdre aux élections législatives dans son département d'Indre-et-Loire. Récemment, il a lancé un nouveau mouvement au sein de l'UMP avec Geoffroy Didier : la droite forte. A l'avenir, il compte peser sur le débat local et national. 

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  1. "Je ne suis le fils de personne sur le plan politique"

    • > Quel est votre parcours ?

    J’ai eu un bac scientifique en 1994 et je suis rentré en hypokhâgne au lycée Blomet dans le 15ème arrondissement de Paris. Ensuite, j'ai fait une khâgne au lycée Lakanal à Sceaux. J’ai raté Normal Sup’, et je suis donc allé à la Sorbonne où j’ai obtenu une licence d’histoire en 1997, et une maîtrise de logement social en 1998. Je deviens professeur d’histoire-géographie où j’exerce de 1999 à 2001 au lycée Philippe Lebon à Joinville (Haute-Marne). Mais je souhaitais voir autre chose, j’ai donc quitté l’éducation nationale. 

    Au niveau politique, j'ai milité pour le Front nationalà partir de 1997. Avec le temps, j'ai été écoeuré par les idées portées par ce parti, ses dérapages et ses méthodes. En 2001, je deviens l’assistant parlementaire de Philippe de Villiers que j’avais rencontré lors lorsque j’étais en hypokhâgne. En septembre 2003 je deviens le secrétaire général de son mouvement puis en 2005 son porte-parole lors de sa campagne contre la constitution européenne. J'ai également été son porte-parole pendant la campagne présidentielle de 2007. Ma première campagne personnelle date de 2001, à Epernay, sur une liste divers droite. J’ai aussi été candidat aux législatives de 2007 dans la 1re circonscription d’Indre-et-Loire avec l’étiquette du parti MPF. Je quitte mon poste en 2008 de secrétaire général du MPF et porte-parole pour certaines divergences de fond et de stratégie, avec Philippe de Villiers, notamment parce ue je lui avais soumis l’idée de rejoindre l’UMP, ce qu’il ne voulait pas.

    En octobre 2008, je décide de créer une entreprise privée de communication institutionnelle dans l’aide des PME dans les collectivités territoriales. Brice Hortefeux m’avait déjà sollicité de rejoindre l’UMP après la présidentielle de 2007 mais c’est en 2009 que je prends ma carte d’adhérent au sein de ce parti.

    J’ai été investi par l’UMP en 2011 aux élections cantonales dans le canton de Tours-Sud que j’ai perdu. En 2012 j’ai été nommé secrétaire national de l’UMP, chargé des études d’opinion. La même année j’ai intégré l’équipe de Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle, puis j’ai été investi aux législatives sur la 1re circonscription d’Indre-et-Loire, que j'ai perdu. J’ai créé avec Geoffroy Didier en juillet 2012 le mouvement de "La Droite forte".

    • > Pourquoi avez-vous décidé de faire de la politique ?

    Mon militantisme est apparu en 1990 lorsque j’ai rejoint l’UNI. En 1997, alors que j’étais un adolescent révolté, j'ai milité pour le Front National pour me battre contre le chômage que je voyais au cœur, mon père étant sans emploi à ce moment là. Je voulais trouver des solutions à ce système mal fichu. J’avais aussi cet agacement des élites qui savent tout sur tout. J’ai cru que le Front national était la réponse à toutes mes questions. Mais je me suis rendu compte des incohérences de ce mouvement à trouver des solutions, des dérapages, des caricatures. Je n’ai cependant pas de regrets car cela a été une expérience. L’incantation extrêmiste est une impasse mais il ne faut pas juger ceux qui font ces choix d’appartenance. Aujourd'hui, je me bats pour que le mérite soit une valeur essentielle. 

    • > Pour vous, c’est quoi être de droite ?

    C’est respecter la devise "aide-toi, l’Etat t’aidera". Les valeurs essentielles de la droite sont l’éducation, le mérite, la laïcité et la République. La gauche caricature de manière stérile les riches et les pauvres. Elle s’est enfermée depuis plus d’un siècle de manière hallucinante sur l’assistanat.

    • > Avez-vous un mentor en politique ?

    Je ne suis le fils de personne sur le plan politique. Je n’ai pas de mentor mais je dois beaucoup à Philippe de Villiers et Nicolas Sarkozy.

    • > Quelle est votre présence numérique ?

    Elle est très importante. Sur Twitter , j’ai plus de 9.000 abonnés où je prends pas mal de mon temps à répondre à leurs sollicitations.  C’est l’outil que j’utilise le plus car j’aime cette idée de spontanéité, de réactivité, comme un fil AFP. Sur Facebook, j’ai une page officielle qui relaie mes activités dans les médias, et un autre profil plus orienté politique. J’ai aussi un blog qui évolue au fil de mes campagnes électorales.

    • > Où vous-voyez vous dans 15 ans ?

    Les Français décideront de ma place dans 15 ans. Pour ma part j’aimerais devenir un élu local, départemental et régional. J’aimerais aussi devenir élu de la République comme député. "Ne pas être ambitieux est une faute" me répétait sans cesse Nicolas Sarkozy. Je ne le cache à personne, je suis ambitieux.

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