Hollande et Hamon tirent à vue sur Mélenchon

Publié à 09h13, le 03 janvier 2013 , Modifié à 09h27, le 03 janvier 2013

Hollande et Hamon tirent à vue sur Mélenchon
Benoit Hamon, Jean-Luc Mélenchon et François Hollande. (Montage via Reuters)

RANCŒUR – Le clash entre le PS et les composantes du Front de gauche et Jean-Luc Mélenchon se poursuit. François Hollande et Benoît Hamon ont mené une nouvelle charge en ce début d'année 2013.

Le chef de l’Etat a ouvert les hostilités, "la semaine dernière", selon le Canard Enchaîné qui cite la diatribe de François Hollande, rancunier, contre l’ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle :

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La campagne de Mélenchon n’était pas une campagne de soutien : il n’a même pas prononcé mon nom le soir du premier tour !

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Et le locataire de l’Elysée d’enchérir, toujours selon l’hebdomadaire satirique, sur les attaques incessantes de l’eurodéputé et ancien socialiste durant la campagne élyséenne. 

"Le capitaine de pédalo" n’est visiblement pas encore digéré :

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C’est lui qui a été le plus dur dans la campagne.

C’est lui qui me traite de capitaine de pédalo alors que je viens d’être investi.

C’est encore lui qui sonne la charge contre moi, au mois d’août, avant même la droite…

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Invité à réagir sur RTL, ce jeudi 3 janvier, sur "les anti-vœux" de Jean-Luc Mélenchon sur son blog, billet dans lequel la figure de proue du Front de gauche n’épargne une fois de plus rien à François Hollande , Benoît Hamon n’a pas été plus tendre que le chef de l’Etat. "C’est terrible pour Jean-Luc Mélenchon", a-t-il ironisé.

Pour le ministre de l’Economie sociale et solidaire et un des leaders de l’aile gauche du PS, pour qui cette voix de "la gauche de la gauche" est indispensable, le tribun du Parti de gauche ne joue pas assez collectif :

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Je regrette qu’à gauche on ne joue pas plus collectif.

Il (Mélenchon, ndlr) joue contre les classes populaires, contre les classes moyennes, contre toutes celles et ceux qui ont besoin qu’on joue collectif.

La voix de la gauche de la gauche, de la gauche du PS ou celle qui est à l’extérieur du PS, elle est utile. Je la pense même nécessaire, indispensable.

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L’ancien porte-parole du PS poursuit, expliquant qu’il préfère "avoir Jean-Luc Mélenchon dedans que dehors", où "il ne sert pas à grand-chose" : 

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Ce que je demande au reste de la gauche, c’est de jouer un peu plus collectif. Sinon, à se tirer les uns sur les autres, ça ne servira à rien et au bout du compte on sait que les grands perdants ce ne seront ni les socialistes, ni les communistes, ni le Parti de gauche, mais les Français qui ont cru que la gauche pouvait changer les choses.

Je préférerais avoir Jean-Luc Mélenchon dedans que dehors. En plus, je crois qu’aujourd’hui, dehors, il ne sert pas à grand-chose.

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Ces sorties ne sont pas surprenantes de la part des socialistes. Déjà, début décembre, après les multiples oppositions des parlementaires du Front de gauche aux textes gouvernementaux, le porte-parole du PS, David Assouline avait tenté de déstabiliser le Front de gauche en pointant les différences entre les différentes composantes du Front de gauche .

En novembre, ce même David Assouline, sénateur de Paris, avait fustigé la "stratégie personnelle" de Jean-Luc Mélenchon.

[BONUS TRACK] Hamon tance "les gémissements des plus fortunés"

Figure de l’aile gauche du PS avant de voir son leadership contesté après son entrée au gouvernement tant par Emmanuel Maurel , à l’intérieur du parti, que par Jean-Luc Mélenchon, à l’extérieur, Benoît Hamon a repris ses accents de lutte.

Sur RTL, le ministre en a profité pour glisser, de lui-même alors qu’il parlait de la consommation à Noël, un uppercut "aux plus fortunés" dont les "gémissements" sont pour lui "indécents".

Un clin d’œil assassin en réaction à la polémique suscitée par l’exil fiscal de Gérard Depardieu : 

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Quand j’entends un certain nombre de grandes fortunes gémir sur le niveau d’imposition dont ils souffriraient, il y a quelque chose de particulièrement indécent à entendre ces gémissements des plus fortunés à coté du silence des Français qui voient leur pouvoir d’achat, en lien avec la crise, être remis en cause.

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Du rab sur le Lab

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