VIDEO ET DISCOURS INTEGRAL - Pour son premier discours en tant que Président de la République, François Hollande s'est exprimé à Tulle, au pied de la cathédrale, à 21h30.
Le socialiste a insisté sur ses deux priorités: "Je demande à être jugé sur deux engagements majeurs: la justice et la jeunesse".
A Tulle, vers 21h25: Est-ce juste? Est-ce vraiment pour la jeunesse?
Pour son premier discours en tant que Président de la République, François Hollande a insisté sur les deux mots d'ordre de sa mandature: la justice et la jeunesse:
Je demande à être jugé sur deux engagements majeurs : la justice et la jeunesse.
Chacun de mes choix, de mes décisions se fondra sur ces seuls critères : est ce juste et est-ce vraiment pour la jeunesse?
Et, quand au terme de mon mandat, je regarderai à mon tour ce que j’aurai fait pour mon pays, je me poserai ces seules question : est ce que j’ai fait avancer la cause de l’égalité et est-ce que j’ai permis à la nouvelle génération de prendre toute sa place au sein de la République ?
[Document] A Tulle, le premier discours du président François Hollande
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Voici l'intégralité du discours prononcé par François Hollande, dimanche 6 mai, depuis Tulle :
En une image, d'abord :
Et l'intégralité :
"Les Français en ce 6 mai viennent de choisir le changement en me portant à la présidence de la République. Je mesure l'honneur qui m'est fait et la tâche qui m'attend. Devant vous, je m'engage à servir mon pays avec le dévouement et l'exemplarité que requiert cette fonction.
J'en sais les exigences, et à ce titre j'adresse un salut républicain à Nicolas Sarkozy qui a dirigé la France pendant cinq ans et qui mérite à ce titre tout notre respect. J'exprime ma profonde gratitude à toutes celles et à tous ceux qui ont, par leurs suffrages, rendu cette victoire possible.
Beaucoup attendaient ce moment depuis de longues années. D'autres, plus jeunes, ne l'avaient jamais connu, certains avaient eu tant de déceptions, les mêmes tant de souvenirs cruels. Je suis fier d'avoir été capable de redonner espoir. J'imagine ce soir leur émotion, je la partage, je la ressens et cette émotion doit être celle de la fierté, de la dignité, de la responsabilité.
Le changement que je vous propose, il doit être à la hauteur de la France, il commence maintenant. Aux électeurs, et ils sont nombreux, qui ne m'ont pas accordé leurs suffrages, qu'ils sachent bien que je respecte leurs convictions et que je serai le président de tous. Ce soir, il n'y a pas deux France qui se font face, il n'y a qu'une seule France, qu'une seule Nation unie dans le même destin.
Chacune et chacun dans la République sera traité à égalité de droits et de devoirs. Aucun enfant de la République ne sera laissé de côté, abandonné, relégué, discriminé. La promesse de la réussite sera honorée pour l'accomplissement de chacun, pour sa vie et son destin personnel. Trop de fractures, trop de blessures, trop de ruptures, trop de coupures ont pu séparer nos concitoyens, c'en est fini.
Le premier devoir du président de la République, c'est de rassembler et d'associer chaque citoyen à l'action commune pour relever les défis qui nous attendent, et ils sont nombreux et ils sont lourds : le redressement d'abord de notre production pour sortir notre pays de la crise, la réduction de nos déficits pour maîtriser la dette, la préservation de notre modèle social pour assurer à tous le même accès aux services publics, l'égalité entre nos territoires - je pense aux quartiers de nos villes et aux départements ruraux.
La priorité (est) dans l'école de la République qui sera mon engagement, les exigences environnementales, la transition écologique que nous devons accomplir, la réorientation de l'Europe, pour l'emploi, pour la croissance, pour l'avenir.
Aujourd'hui même où les Français m'ont investi président de la République, je demande à être jugé sur deux engagements majeurs : la justice et la jeunesse. Chacun de mes choix, chacune de mes décisions se fondera sur ces seuls critères : est-ce juste et est-ce vraiment pour la jeunesse ?
Et quand au terme de mon mandat, je regarderai à mon tour ce que j'aurai fait pour mon pays, je ne me poserai que ces seules questions : est-ce que j'ai fait avancer la cause de l'égalité et est-ce que j'ai permis à la nouvelle génération de prendre toute sa place au sein de la République ?
J'ai confiance en la France, je la connais bien. J'ai pu dans cette France-là que j'ai visitée, que j'ai rencontrée, mesurer à la fois les souffrances, les difficultés de bien trop nombreux de nos concitoyens.
En même temps, j'ai pu relever tous les atouts, toutes les forces, toutes les chances de notre pays. Je nous sais capable, nous, peuple de France, de surmonter les épreuves, de nous redresser. Nous l'avons toujours fait, nous avons toujours surmonté les épreuves, nous y réussirons encore pour les cinq ans qui viennent.
Les valeurs de la République, la Liberté, l'Egalité, la Fraternité, la dignité même, l'égalité entre les hommes et les femmes, la laïcité, tout cela, c'est autant de leviers pour nous permettre d'accomplir la mission qui est la mienne.
J'ai évoqué, tout au long de ces derniers mois, le rêve français, il est notre histoire, il est notre avenir, il s'appelle tout simplement le progrès. La longue marche pour qu'à chaque génération nous vivions mieux, ce rêve français qui est celui que vous partagez tous, donner à nos enfants une vie meilleure que la notre, c'est ce rêve français que je vais m'efforcer d'accomplir pour le mandat qui vient de m'être confié.
Aujourd'hui même, responsable de l'avenir de notre pays, je veux dire aussi que l'Europe nous regarde. Et au moment où le résultat a été proclamé, je suis sûr que dans bien des pays européens, ça a été un soulagement, un espoir, l'idée qu'enfin l'austérité ne pouvait plus être une fatalité.
C'est la mission qui désormais est la mienne, donner à la construction européenne une dimension de croissance, d'emploi, de prospérité, d'avenir et c'est ce que je dirai le plus tôt possible à nos partenaires européens, et d'abord à l'Allemagne au nom de l'amitié qui nous lie et au nom de la responsabilité qui nous est commune.
Chers concitoyens, nous ne sommes pas n'importe quel pays de la planète, n'importe quelle nation du monde. Nous sommes la France et, président de la République, il me reviendra de porter les aspirations qui ont toujours été celles du peuple de France, la paix la liberté, le respect, la capacité de donner aux peuples le droit aussi de s'émanciper de dictatures ou d'échapper aux règles illégitimes de la corruption.
Et bien oui, tout ce que je ferai le sera aussi au nom des valeurs de la République, partout dans le monde.
Le 6 mai va être une grande date pour notre pays, un nouveau départ pour l'Europe, une nouvelle espérance pour le monde. Voilà le mandat que vous m'avez confié, il est lourd, il est grand, il est beau. J'aime mon pays, j'aime les Français et je veux qu'entre nous il y ait cette relation, celle qui permet tout et qui s'appelle la confiance.
Avant de vous quitter, je veux saluer tous ceux qui m'ont permis d'être ce que je suis aujourd'hui, ma famille, ma compagne, mes proches, tout ce qui fait la force d'âme d'un homme au moment où il brigue une grande responsabilité.
Là, au moment où je vais l'exercer, je salue aussi la force politique, le mouvement que j'ai dirigé. Je suis socialiste, j'ai toujours voulu le rassemblement de la gauche, mais plus largement le rassemblement des républicains et je salue les humanistes qui ont permis aussi notre victoire ce soir.
Enfin, je salue mon département de la Corrèze. Je vous dois tout, vous m'avez toujours apporté vos suffrages. Et encore, pour cette élection, je pense que vous serez le département qui m'a donné le plus (...). Je salue la ville de Tulle que j'ai dirigée, vous m'avez permis dans la légitimité des suffrages de pouvoir convaincre aujourd'hui tous les Français.
Je suis au service de la France et je suis mobilisé dès à présent pour réussir le changement. Telle est ma mission, tel est mon devoir, servir, servir la République, la France, au-delà de nous-mêmes, servir les valeurs que dans cette élection j'ai portées et qui auront à être entendues ici en France et partout en Europe et dans le monde.
Vive la République et vive la France."