Huile de palme : un échec de plus pour les Verts

Publié à 19h47, le 20 décembre 2012 , Modifié à 19h56, le 20 décembre 2012

Huile de palme : un échec de plus pour les Verts
(Photographie d'une publicité Nutella dans les pages du Parisien)

Notre blogueuse Delphine Dumont revient sur le débat au sujet de l'huile de palme. Selon elle, la question pouvait être gagnante pour les Verts qui se sont pris les pieds dans le tapis législatif et ne parviennent pas à convaincre. 

  1. Les Verts vont devoir se trouver un nouveau cheval de bataille

    Le concept semblait bon. On attaquait un produit dont personne ne connaissait exactement l'impact sur la santé, ni l'utilité. Il n'y avait pas d'intérêts français mis en péril apparemment. On affirmait défendre la nature, les petits oiseaux, les orangs-outans et ces primitifs d'Indonésiens qui détruisent leur patrimoine. Non, vraiment, sur le papier, c'était nickel.

    Malheureusement, aucun Vert n'a pu se coincer un cigare dans le coin de la bouche et affirmer qu'il adorait quand un plan se déroulait sans accroc !

    Alors qu'il était vraisemblable que l'amendement passe comme une lettre à la poste, des voix se sont élevées de plusieurs côtés pour contrecarrer le plan.

    On a beaucoup entendu parler de Nutella qui a fait valoir les avantages de l'huile de palme, on a moins entendu les protestations des planteurs ivoiriens ou de la Malaisie. Après les excès des premières années, les pays producteurs ont pris conscience des impératifs environnementaux et, avec l'aide des ONG, entrepris une méthode de culture durable. Le débat organisé par la sénatrice Catherine Procaccia a permis de bien faire ressortir cette prise de conscience et les engagements des producteurs.

    D'autre part, les conséquences sur la santé semblent pour le moins avoir été estimées avec précipitation.

    Enfin, les alternatives proposées par les agriculteurs français sont loin d'être idéales car gourmandes en eau, en surface et en pesticides. De plus, les propriétés de l'huile de palme (liant, onctuosité, absence de goût, conservation) dans les aliments ou les cosmétiques, rendent sa substition très complexe.

    Cerise sur le gâteau, l'impact de cette taxe est remis en cause. Le surcoût pour les industriels sera répercuté sur le prix au consommateur. Sachant que cela représente une augmentation de 0,30€ sur un pot de 5 kilos de Nutella, il est permis de douter de l'efficacité de la taxe. On peut plutôt y voir une nouvelle façon de piocher dans la poche du contribuable sous des prétextes sanitaires et écologiques.

    Résultat, le PLFSS 2013 a été voté sans l'amendement sur l'huile de palme suite aux deux rejets par le Sénat.

    Aujourd'hui, il est plus que douteux que l'on aborde à nouveau cette question. Marisol Touraine avait déjà pris ses distances avec ce projet lors du premier rejet de l'amendement au Sénat et, de son côté, le député Christian Paul (PS) a souligné le manque de connaissances sur le sujet.

    Les Verts vont devoir se trouver un nouveau cheval de bataille, si possible un gagnant.

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