J’étais avec Arnaud Montebourg quand il a appris que Delphine Batho était virée du gouvernement

Publié à 20h30, le 02 juillet 2013 , Modifié à 10h00, le 04 juillet 2013

J’étais avec Arnaud Montebourg quand il a appris que Delphine Batho était virée du gouvernement
(Crédit : Paul Larrouturou)

COULISSES – C’est un hasard le plus complet : lorsque le communiqué de l’Elysée annonçant le départ de Delphine Batho est tombé, un peu après 18h, ce mardi 2 juillet, le Lab était "embed" (enfin, couvrait) les coulisses d’un chat vidéo que réalisait Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, depuis les locaux de Cap Digital, dans le douzième arrondissement de Paris.

Arrivé un peu avant 18h, d’humeur plutôt blagueuse, l’un des ministres qui, jusqu’à présent, s’était montré le plus frondeur au sein du gouvernement Ayrault – et encore, on euphémise- débute le rendez-vous à l’heure, et entonne son couplet traditionnel sur les vertus du "made in France".

Arrive le moment fatidique, annoncée par une dépêche "urgente" de l’AFP.

Pas de texto, pas d’oreillette … c’est donc sur un paperboard qu’une conseillère d’Arnaud Montebourg lui apprend la décision de renvoi de Delphine Batho.

Voilà le message qu’elle lui griffonne, à 18h19:

Batho sortie du gouvernement par FH !

(Le "straight to the point", qui figure en-dessous, était là depuis plusieurs minutes)

Et là, c’est Arnaud Montebourg, lisant ledit message :

Un éclair de stupeur immédiatement refrénée passe dans les yeux de celui qui, jusqu’à présent, jouait le rôle de rebelle du gouvernement.

Arnaud Montebourg regarde sa collaboratrice. Elle lui fait un signe de la tête. Elle est sûre. Il regarde à nouveau le tableau.

Puis il reprend son cours magistral de "colbertisme participatif", imperturbable. 

C’est exactement de la même manière que le ministre du Redressement productif apprendra le nom de son nouveau collègue du gouvernement, le socialiste Philippe Martin :

Mais, toujours imperturbable, Montebourg, enchaine en direct pendant 40 minutes. A l'écran, il n'y parait rien.

Interrogé à trois reprise par le Lab qui le poursuit dans l'ascenseur, le ministre du Redressement productif ne dira pas un mot de l'éjection de sa collègue de l'Ecologie. 

La quatrième fois, il se retourne, lance un regard métallique et lâche deux mots, en anglais :

No statement.

Puis, à sa collaboratrice : 

Bon, j'ai quoi comme rendez vous après ?

Voilà, le Labétait avec Arnaud Montebourg lorsqu’il a appris que désormais, les ministres qui l’ouvraient prendraient la porte.

Bonus-track : le gif de la scène

Après un premier gif réalisé par le Lab (effectivement pas formidable), @fanny_lalleman et @Erik_Hazardnous ont proposé leur réalisation

On la publie avec plaisir:

Du rab sur le Lab

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