Jean-Vincent Placé acceptera un poste ministériel même si la direction d'EELV s'y oppose

Publié à 20h46, le 03 avril 2015 , Modifié à 21h04, le 03 avril 2015

Jean-Vincent Placé acceptera un poste ministériel même si la direction d'EELV s'y oppose
Jean-Vincent Placé se rebellant avec panache © THOMAS SAMSON / AFP

LE REBELLE - Depuis des mois, Jean-Vincent Placé se décarcasse. "À quoi donc ?", demanderez-vous. À faire revenir les écologistes au gouvernement, pardi. Alors pas question d'abandonner si près du but, sous prétexte que son parti ne serait pas d'accord. 

C'est donc en toute logique que le patron des sénateurs écolos annonce à Libération, vendredi 3 avril, qu'il acceptera volontiers une proposition de François Hollande. Et ce même si la direction d'EELV s'y oppose. Il explique :

Face aux enjeux actuels et compte tenu de la morale et l’éthique de responsabilité qui sont les nôtres, ce n’est pas une contrainte qui s’impose.

 

Il n'est d'ailleurs pas le seul dans ce cas. Les députés François De Rugy, Barbara Pompili et Denis Baupin souhaitent également rejoindre les rangs du gouvernement. Tout comme l'écolo-hollandais Jean-Luc Bennhamias ou encore Corinne Lepage. Tout ce petit monde, en compagnie également de la patronne d'EELV Emmanuelle Cosse, se retrouvera ce samedi à l'Assemblée nationale afin, comme l'écrit Le Figaro, de "dessiner les contours d'une future confédération 'écolo-sociale-démocrate' au sein de la majorité".

Et peu importe si toute une frange du parti, notamment derrière Cécile Duflot, est sur une ligne radicalement opposée à la leur. Jean-Vincent Placé la joue rebelle auprès de Libé :

La forme parti est dépassée. Elle est décriée par les Français. Ceux qui souhaitent participer au gouvernement sont majoritaires parmi les parlementaires. Si les dirigeants d’EE-LV décident l’inverse de ce que souhaitent nos électeurs et leurs élus, c’est de leur responsabilité. Nous prendrons les nôtres.

 

"Majoritaires parmi les parlementaires", peut-être, mais pas nécessairement au sein du parti. D'après les informations de la journaliste d'Europe 1 Caroline Roux, une consultation-test interne à EELV menée en début de semaine a montré que 80 cadres du parti sur 120 interrogés seraient opposés au gouvernement. Une information bien entendue communiquée à l'Élysée...

Quoi qu'il en soit, Jean-Vincent Placé appelle à un nouveau rassemblement  en guise de "clarification idéologique". Lui qui avait déjà fait connaître son souhait d'une "grande alliance, du communisme responsable jusqu'aux centristes", donne cette fois-ci les noms de ses partenaires éventuels : 

Nous avons besoin d’une fédération de toutes les sensibilités écologistes, allant des communistes progressistes aux centristes humanistes [...], [une alliance] de Robert Hue à Jean-Louis Borloo.

 

Robert Hue qui a donc définitivement la cote

[Edit 21h]

Dans une interview à Paris Match, le co-président du groupe EELV à l'Assemblée, François De Rugy, milite lui aussi (à nouveau) pour un retour au gouvernement, sans pour autant aller aussi loin que Jean-Vincent Placé. Il dit : 

 

La sortie du gouvernement était une erreur, qui n'a pas produit une dynamique politique. Si on veut qu'il y ait un travail commun pour les deux dernières années de mandat de François Hollande, il faut d'abord se mettre d'accord sur une feuille de route. Manuel Valls a parlé d'un nouveau pacte de majorité, c'est une expression assez forte. Ça nécessite des discussions assez approfondies et assez rapides dans les semaines qui viennent. De toute façon, nous n'avons pas envie que l'écologie politique continue dans la dérive actuelle qui est peu lisible pour les Français. Il y aurait alors une certaine logique à ce que les écologistes puissent affirmer cette ligne pragmatique et responsable au sein du gouvernement.

Du rab sur le Lab

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