L’autopromo décomplexée de Jean-Paul Huchon, patron de l’Ile-de-France candidat à sa succession

Publié à 13h37, le 01 avril 2015 , Modifié à 16h59, le 02 avril 2015

L’autopromo décomplexée de Jean-Paul Huchon, patron de l’Ile-de-France candidat à sa succession
Jean-Paul Huchon © JOEL SAGET / AFP

Jean-Paul Huchon et Chuck Norris, même combat ? L’un est capable de couper les atomes à mains nues, l’autre est seul à même de sauver l’Ile-de-France de la droite aux régionales de fin 2015. En exagérant (à peine), c’est ce qui ressort de l’interview accordée par le patron PS du conseil régional au Parisien ce mercredi 1er avril.

Confronté le 28 mai prochain à une primaire contre sa vice-présidente, Marie-Pierre de la Gontrie, celui qui entend rempiler pour un quatrième mandat se livre à une promotion décomplexée de sa personne et de son bilan. Morceaux choisis, avec de grosses bouchées de "moi" et de "je" dedans :

# Le rassembleur

Au moment où socialistes, communistes et écologistes se déchirent au niveau national, la majorité francilienne "rose, rouge, verte" résiste à l’épreuve du temps. Premier motif d’autosatisfaction pour Jean-Paul Huchon :

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On peut gagner. Mais pour cela, il faut arriver en tête au premier tour, et la solution c’est de rassembler la gauche. Tout le monde sait que je sais faire ça.

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# L’entrepreneur

Alors qu’on lui demande si d’autres élus socialistes pourraient comme lui tisser des liens entre la collectivité et le monde de l’entreprise, l’interviewé dégaine son CV. Là encore, sans s'embarrasser de modestie excessive :

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Cela ne peut être que moi. Parce que je suis un des rares socialistes à avoir fait carrière dans le privé, dans la banque, dans l’entreprise.

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Jean-Paul Huchon a effectivement travaillé comme conseiller de l'homme d'affaires François Pinault (ex-président de PPR, futur Kering) et dirigeant d'un cabinet de chasseur de têtes dans les années 1990.

# Le pacificateur

Après des départementales désastreuses, l’assise locale de la gauche est logiquement fragilisée dans la perspective des régionales. Mais il en faut plus pour faire douter Jean-Paul Huchon, fort de ses succès électoraux passés :

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Il y avait paraît-il une dynamique à droite la première fois pour Edouard Balladur. Une dynamique à droite pour Jean-François Copé qui ne doutait pas qu’il allait m’éclater la tête. Et une dynamique pour Valérie Pécresse… Les trois fois, la dynamique s’est éteinte. Je ne suis pas facile à battre.

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# Le combo

Et un dernier pour la route, en forme de feu d'artifice :

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Il faut aussi quelqu’un qui connaît bien la région, qui soit protecteur, qui donne confiance et qui ait de la crédibilité. S’il y avait d’autres personnalités que moi, ça se saurait.

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[BONUS TRACK]

Pourquoi Marie-Pierre de la Gontrie ne pourrait-elle pas incarner le renouvellement, interroge Le Parisien. La rivale de Jean-Paul Huchon, âgée de 56 ans, appréciera la réponse :

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Mais enfin, Marie-Pierre de la Gontrie et moi sommes de la même génération ! Le renouvellement d’un président solide et rassurant, c’est d’avoir des jeunes qui prendront le relais.

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Manière pour Jean-Paul Huchon de faire oublier qu’il a tout de même 12 ans de plus que son adversaire ? Même si techniquement parlant (une génération équivaut à une vingtaine d’années), l’argument n’est pas inexact.

>> À relire :Jean-Paul Huchon veut s'inspirer de Neil Young pour sa campagne des régionales en Ile-de-France

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