L'ex-conseillère presse de Christiane Taubira redevient journaliste à France 3 : le SNJ en appelle à "l'éthique" de France Télévisions

Publié à 12h58, le 02 octobre 2013 , Modifié à 22h39, le 02 octobre 2013

L'ex-conseillère presse de Christiane Taubira redevient journaliste à France 3 : le SNJ en appelle à "l'éthique" de France Télévisions
Capture d'écran du communiqué du SNJ.

L'ex-conseillère presse de Christiane Taubira redevient journaliste à France 3 ? Le syndicat national des journalistes (SNJ) en appelle à l'éthique de France Télévisions et préconise un "délai de carence" après un passage "dans un service de communication".

Comme Le Lab le racontait ici , la conseillère presse et communication du ministère de la Justice, Muriel Barthélémi, a envoyé un mail aux rédactions le 27 septembre pour annoncer son départ, signant d'un "bien confraternellement". Le 1er octobre, celle qui officiait déjà à France 3 avant de passer au ministère est retournée sur la chaine du service public en tant que rédactrice en chef adjointe de l'information régionale.

Dans un communiqué diffusé ce 2 octobre, le SNJ dit profiter de ce retour pour rappeler quelques points d'éthique :

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Nous, journalistes, exerçons une profession publique.
Nous, journalistes, avons une mission au service du public.
 Nous, journalistes, devons éviter tout conflit d’intérêt et toute situation qui pourrait y mener. Nous, journalistes du Service Public, ne devons pas en être soupçonnables.

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Le syndicat précise que ce type de retour doit être "compatible avec notre déontologie et nos principes professionnels" et demande à France Télévision "d'encadrer strictement"à l'avenir les détachements de ses journalistes.

En novembre, le SNJ souhaite faire des propositions en ce sens au cours de la commission déontologie de France Télévisions. Et proposer notamment un "délai de carence" :

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Le SNJ préconise notamment qu’après un passage dans un service de communication, un journaliste soit, au minimum, soumis à un délai de carencelors de son retour au sein de France Télévisions.


Pendant une durée à déterminer, le journaliste ne pourrait pas couvrir les informations en lien avec son activité précédente, qu’elle soit politique, économique, sportive, etc...

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Le 27 septembre, Muriel Barthélémi assurait au Lab "ne pas avoir peur" des critiques sur la collusion entre journalistes et politiques. "Je ne suis pas la première. Sans doute pas la dernière", ajoutait-elle. 

Mise à jour, 22h00 : 

Contacté par le Lab, Thierry Thuillier, directeur de l'information de France Télévisions, a assuré être sur la même ligne que le SNJ sur ce point. Il explique que Muriel Barthélémi revient dans un cadre qui est encadré par des textes, suite à une mise à disposition. 

Mais il garantit qu'elle reviendra à son département d'origine et ne sera pas amenée à travailler dans un service politique : 

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Elle revient exactement à son poste, à la coordination de l'information régionale. Elle s'occupe des prévisions des régions, notamment. Elle ne sera en aucun cas amenée à travailler dans le domaine politique. 

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Comment faire pour qu'il n'y ait pas de soupçon, dans le contrat de confiance qui lie France Télévisions aux téléspectateurs ? "C'est la question fondamentale", admet Thierry Thuillier qui déclare veiller à son point d'atterrissage : 

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On doit faire attention à son point d'atterrissage. 

(...) 

Il y a un droit de retour dans le service d'origine. 

Son parcours pose la question de la déontologie. Donc on se doit d'y réfléchir et d'y apporter remède, en collaboration avec les syndicats. 

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Pour cela, il prévoit de discuter d'un encadrement des retours de cette nature avec les syndicats : 

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On met en place des réunions de déontologie tous les six mois. Et je vais évoquer ces cas. 

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