La course-poursuite entre un député PS et un candidat de Debout la France à bord d'une voiturette et d'une Zoé électrique

Publié à 19h59, le 22 mars 2015 , Modifié à 10h45, le 23 mars 2015

La course-poursuite entre un député PS et un candidat de Debout la France à bord d'une voiturette et d'une Zoé électrique
© PATRICIA MELO MOREIRA / AFP

FAST AND FURIOUS – Oubliez la course-poursuite du film Bullit dans les rues de San Francisco. Ce n'est rien par rapport à celle qui s'est déroulée dans a nuit du vendredi au samedi 22 mars dans les rues d'Abbeville, dans la Somme. Jean-Philippe Tanguy, candidat de Debout la France, a décidé de porter plainte contre son opposant socialiste, le député  Pascal Demarthe.

Selon le compte rendu qu'a pu se procurer le Lab, Jean-Philippe Tanguy a porté plainte pour "mise en danger d'autrui avec risque immédiat de mort ou d'infirmité", "entrave à la circulation" et "injure non publique".

Mais revenons sur les faits, tels que le candidat de Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan, les a exposés aux policiers d'Abbeville. La campagne officielle a pris fin vendredi 20 mars à minuit. Dans la nuit, aux alentours d'une heure du matin, Jean-Philippe Tanguy, accompagné de son équipe, effectue un repérage dans les rue d'Abbeville à bord d'une voiturette, le candidat de Debout la France n'ayant pas le permis.

Voici le procès-verbal :


Remarquant qu'une de ses affiches a été décollée, il s'arrête et la recolle. Et là, tout s'emballe. Contacté par le Lab, il raconte :

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Nous avons été suivis par une Renault Zoé électrique. Elle a commencé à vouloir nous bloquer. J'ai continué et la voiture nous a suivi et poussé son pare-chocs contre le mien.

 

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Pendant plusieurs minutes, les deux véhicules – on rappelle qu'il s'agit d'une voiturette et d'une Zoé électrique – se pourchassent à un rythme qu'on imagine terrible. Jean-Philippe Tanguy réussit malgré tout à semer la Zoé. Au moins pendant un temps. Mais il se trompe de route, emprunte une montée. Et se fait rejoindre. Il ajoute :

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Deux autres voitures sont arrivées, une Peugeot qui s'est placée devant moi et une autre. La Zoé électrique était à nouveau derrière moi. Je me suis arrêté et là, Pascal Demarthe est sorti d'une voiture, a ouvert ma portière et a essayé de prendre les clés en hurlant.

 

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D'après la déposition de Jean-Philippe Tanguy, le député PS de la Somme a insulté son opposant de Debout la France, le traitant de "petit con, petit pédé, on aura ta peau". Le suppléant de Pascal Demarthe, Aurélien Dovergne, était également présent.

L'intervention des policiers, appelés par Pascal Demarthe, met fin à l'altercation. Le député nie les faits qui lui sont reprochés et a lui-aussi décidé de porter plainte, pour diffamation, injure et menace. Il dit avoir noté que le candidat de Debout la France avait "gravement enfreint le code électoral, se permettant de faire campagne très largement après minuit, alors que la campagne était clôturée".

Il précise :

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Je ne laisserai pas monsieur Tanguy me trainer dans la boue. Les tweets et les photos des panneaux électoraux sont entre les mains de la justice.

 

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Au Lab, Nicolas Dupont-Aignan ne cache pas sa colère, dénonçant des faits "scandaleux". Il dit :

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Il y a un climat épouvantable depuis le début de la campagne. Jean-Philippe Tanguy est harcelé. Ça fait un mois qu'il vit un enfer. Trop c'est trop. Ils ont voulu le buter. Heureusement que la police est arrivée.

 

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Le président de Debout la France annonce qu'il va écrire, dès lundi 23 mars, au président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone sur ce sujet. "Je ne peux pas tolérer qu'un parlementaire agisse comme ça", conclut-il. Déjà que Nicolas Dupont-Aignan estimait que l'enfer, c'était l'Essonne , il peut désormais y ajouter la Somme. 

Du rab sur le Lab

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