La députée LR Annie Genevard voit dans la démission de Bruno Le Roux une "instrumentalisation"

Publié à 17h08, le 27 mars 2017 , Modifié à 17h11, le 27 mars 2017

La députée LR Annie Genevard voit dans la démission de Bruno Le Roux une "instrumentalisation"
Annie Genevard voyant clair dans le jeu machiavélique de l'exécutif © JACQUES DEMARTHON / AFP

Le complotisme ne s'est peut-être jamais aussi bien porté en France. Y compris au sein de la droite dite "républicaine", dans le sillage de François Fillon et certains de ses lieutenants comme Luc Chatel, qui voient la main manipulatrice de l'Élysée derrière les affaires qui affaiblissent le candidat LR à la présidentielle. Et à force de répéter cet argumentaire sur les plateaux télé ou dans des communiqués officiels, cela fait des émules.

En témoigne cette analyse de la députée LR Annie Genevard auprès du Monde, lundi 27 mars. L'élue du Doubs, qui soutient François Fillon quand nombre de ses collègues confient leur malaise ou leurs difficultés à faire campagne, explique d'abord : "Nos électeurs sont en colère. Ils sentent bien que la gauche est si faible qu'elle veut démettre notre candidat." Un élément de langage devenu classique ces dernières semaines et qui rejette la responsabilité du scandale sur les socialistes, qui auraient ourdi en coulisses les révélations sur l'ancien Premier ministre, et donc l'enquête judiciaire et la mise en examen qui ont suivi.

Mais cette théorie du complot ne s'arrête pas là. Car Le Monde ajoute :

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Annie Genevard [...] voit dans la démission du ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, une 'instrumentalisation'.

 

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Pour mémoire, Bruno Le Roux a démissionné du gouvernement dans les 24 heures suivant les révélations sur les emplois de ses deux filles adolescentes comme collaboratrices parlementaires. Des faits qui ont conduit le parquet national financier (PNF) à ouvrir une enquête préliminaire. Et cela fait évidemment écho au cas Fillon. Pris dans les suspicions d'emplois fictifs de sa femme et de ses enfants à l'Assemblée et au Sénat, lui aussi est mis en examen ; mais contrairement à son discours invariable sur la probité en politique, l'ancien Premier ministre a maintenu sa candidature envers et contre tout.

Forcément, le message transmis n'est pas le même. Et Annie Genevard croit visiblement que cela ne doit rien au hasard. Si l'on suit son raisonnement, François Hollande et la gauche se seraient servi des déboires de Bruno Le Roux pour afficher leur attachement à une forme d'exemplarité, et tout ça rien que pour embêter François Fillon.

Une thèse qui circulait notamment sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours (sérieusement mais aussi ironiquement). La voilà ainsi validée par une élue de la République.

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