La lettre de Bruno Le Roux aux députés "anticipe les critiques" selon Cambadélis

Publié à 17h52, le 14 janvier 2013 , Modifié à 08h46, le 15 janvier 2013

La  lettre de Bruno Le Roux aux députés "anticipe les critiques" selon Cambadélis
(capture d'écran)

 Bruno Le Roux a peut être été un peu trop prompt à l’auto-critique dans sa "lettre du changement", adressée aux députés PS. C’est le sentiment qu’exprime Jean-Christophe Cambadélis, invité du talk Orange le Figaro le 14 janvier. Le député de Paris a confirmé avoir reçu cette lettre, rédigée un an tout juste après le meeting de François Hollande au Bourget.

Libération (lien payant) qui relève quelques formules choisies dans son édition du 14 janvier  donne le ton de la missive, qui s'apparente selon le journal à une "carte d’anniversaire entre la lettre de motivation et le manifeste social démocrate".
Si Bruno Le Roux a pris la plume, c’est d’abord pour rappeler que 40 des 60 engagements de campagne de François Hollande ont été réalisés ou sont en cours de réalisation. C’est aussi pour donner quelques conseils à ses députés juste avant la reprise parlementaire. "Les résultats ne sont pas encore là, loin de là", clame-t-il, avant d'exhorter les députés à "redresser la tête" et "dégager les épaules", à se "désinhiber",   rapporte Libération.

Visiblement, l’exercice n’a pas vraiment été du goût de Jean-Christophe Cambadélis, qui estime pour sa part que Bruno Le Roux est allé trop vite dans l’auto-critique :

Je trouve que la formule anticipait un peu les critiques.

Jean-Christophe Cambadélis indique que le gouvernement n’a pas, pour l’heure, à rougir de son action :

Je crois que la méthode Ayrault, la ligne Hollande marchent. Regardez l’accord entre les partenaires sociaux...c’est une démonstration qu’on peut lutter contre la flexi - précarité.

Dans sa "lettre du changement", Bruno Le Roux écrit encore que François Hollande mène une politique "moins pimpante, moins lyrique, moins conforme peut être à l’image fantasmagorique de la gauche".

Jean-Christophe Cambadélis le rejoint en partie sur cette idée, mais relativise en expliquant que les critiques sont inscrites dans le code génétique de la gauche :
 

C’est inhérent à la gauche les critiques. A gauche on en veut toujours plus dans la justice et l’égalité. On en veut toujours plus, parce qu’on a envie d’une société plus juste, plus égale.

Mais dans le contexte actuel, le gouvernement doit rester prudent sur les réformes à engager, rappelle-t-il encore :

Le gouvernement doit prendre en compte à la fois les finances de la Nation, les situations sociales, et même la situation dans le pays, sur le plan sociétal.

BONUS TRACK - Jean-Christophe Cambadélis, candidat malheureux au poste de secrétaire général du PS, est également revenu sur le rôle de Harlem Désir, qui peine selon lui à se faire entendre.

En cause, la situation délicate d’un parti dont les principales figures font désormais partie du gouvernement :

Harlem Désir est confronté à une situation nouvelle. La plupart des cadres sont au gouvernement. Il doit se faire entendre et faire entendre le parti dans une situation où les médias sont focalisés sur l’Elysée.

Ce n’est pas vraiment que Harlem Désir a "du mal" nuance Jean-Christophe Cambadélis, mais plutôt qu’il est effectivement "difficile de se faire entendre. " Le PS est aujourd’hui"un parti qui accompagne l’action gouvernementale", et ce n’est pas une position facile :

On ne peut pas dire que le PS est un parti godillot.C’est un parti qui accompagne l’action politique, gouvernementale, mais qui cherche encore ses marques.

Du rab sur le Lab

PlusPlus