La politique en dilettante

Publié à 17h58, le 01 octobre 2012 , Modifié à 18h02, le 01 octobre 2012

La politique en dilettante
(Reuters)

Notre blogueuse Delphine Dumont revient sur les premiers mois de François Hollande et du gouvernement au pouvoir. Selon elle, les socialistes font preuve d'un grand amateurisme aussi bien sur la situation économique qu'en politique étrangère ou pour gérer la vie privée du président.

  1. Cette curieuse impression que le gouvernement revient de Mars

    Depuis l'élection de François Hollande, je suis frappée par l'amateurisme du Président et de son gouvernement.

    Cela a commencé avec la nomination des ministres. La composition du gouvernement a été annoncée avec plusieurs heures de retard. Normalement, ce genre de choses est pourtant réglé avant même l'élection. Ça a continué avec l'intitulé des ministères, plus que fantaisiste, mais surtout l'ordre protocolaire.

    Alors que le pays traverse une crise économique gravissime, le ministère de l'Économie n'arrive qu'en quatrième position ! Ce devrait être la priorité des priorités. De la bonne santé du pays dépendent les projets prévus par le gouvernement, la capacité à soutenir l'innovation et la survie de notre système social.

    Il y a aussi cette curieuse impression que François Hollande et les membres de son gouvernement reviennent de Mars ou sortent d'un profond coma, on ne sait pas. Ils n'ont de cesse de répéter qu'ils "découvrent la situation".

    Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget, était pourtant président de la Commission des finances. Un autre socialiste, Didier Migaud, était premier président de la Cour des comptes. Cette même Cour des comptes qui a confirmé qu'il n'y avait eu aucune cachotterie de la part du gouvernement de Nicolas Sarkozy...

    Le Parti socialiste était donc parfaitement informé de la situation économique française, mais semble avoir tenu dans l'ignorance François Hollande, Pierre Moscovici, les partis alliés et quelques autres. Ou alors les susnommés se moquent de nous, c'est possible aussi...

    Du côté de la politique étrangère, pourtant première dans le protocole du gouvernement, ce n'est pas mieux. Je ne parle pas des premiers pas de François Hollande sur le tapis rouge, affligeants et significatifs, mais, par exemple, du Président à l'ONU.

    La semaine dernière, on a en effet entendu le Président français s'indigner de l'inaction de l'ONU face aux drames de la Syrie ou du Mali. Cette indignation aurait eu plus de poids si la France n'avait pas présidé le Conseil de sécurité de l'ONU au mois d'août...

    Et le redressement productif ? Ce ministère qui a provoqué une certaine incrédulité en mai dernier ? Eh bien, ce n'est pas bien brillant non plus. Arnaud Montebourg découvre jour après jour que le monde ne lui obéit pas. Il y a un petit côté pathétique à cette découverte, d'ailleurs. Jour après jour, il est obligé de céder du terrain, ramené à sa juste place par l'impitoyable réalité. On peut citer Florange, mais on peut aussi évoquer Amazon, la fausse victoire.

    Il y a aussi les rebondissements de la pitoyable aventure Trierweiler. La vie privée de "Moi, président" devait rester privée, elle finit par éclipser chaque instant de Hollande.

    Comment s'étonner, dès lors, que les Français n'aient aucune confiance en François Hollande et en son gouvernement pour nous sortir de la crise ?

Du rab sur le Lab

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