Pour Fillon, la polémique sur la jupe "trop longue" à l'école fait le jeu des islamistes

Publié à 14h52, le 10 mai 2015 , Modifié à 15h02, le 10 mai 2015

Pour Fillon, la polémique sur la jupe "trop longue" à l'école fait le jeu des islamistes
François Fillon © THOMAS SAMSON / AFP

KEEP CALM - François Fillon fait "peur" à l'UMP. Enfin, c'est sa version. Mais au-delà des attaques personnelles, François Fillon continue son parcours qui doit le mener à la primaire de droite de 2016. Pour cela, il a déjà expliqué qu'il présenterait son programme en fonction des thématiques. Et, à en croire un reportage du JDD du 10 mai, il pourrait prendre un peu plus ses distances avec l'UMP, notamment en matière de laïcité.

En déplacement en Tunisie, l'ancien Premier ministre met en garde l'UMP contre toute "surenchère" sur le sujet en s'appuyant notamment sur le cas d'une jeune femme, expulsée de son collège, fin avril, pour une jupe trop longue. Selon le député de Paris, cette affaire fait le jeu des islamistes. Il explique :

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L'objectif des islamistes, c'est de créer un climat de guerre civile en Europe, de monter les communautés les unes contre les autres. Quand une gamine fait de la provoc et que cela crée un débat national, on fait leur jeu. Il faut qu'on se calme. 

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A l'UMP, beaucoup, comme Sarkozy, Bertrand ou Ciotti, avaient soutenus le proviseur comme le souligne l'hebdomadaire. Ce n'est pas le cas de François Fillon qui prône, lui, davantage de "responsabilité" et de "liberté". Il dit :

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Et on fait quoi après ? On va rendre la minijupe obligatoire à l'école ? Mais si vous légiférez sur les jupes, elles vont venir avec des gants. 

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Opposé à l'interdiction du voile à l'université, malgré une proposition de loi sur le sujet venue d'Éric Ciotti, un ancien proche, François Fillon prend donc ses distances avec les cadres du parti, notamment Nicolas Sarkozy. Il explique notamment qu'une telle loi votée ne serait "pas appliquée" et dénonce des "coups sans lendemain". 

François Fillon n'est pas le seul à s'être différencié sur ces questions avec le successeur de Jean-François Copé à la tête de l'UMP. Après Henri Guaino, c'est surtout Alain Juppé qui avait affirmé qu'une interdiction du voile à l'université ne pouvait se faire car "il s'agit d'adultes" :

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Il faut interdire tous les signes religieux à l'école, où il y a des enfants, et dans nos services publics. Mais ne faisons pas preuve d'extrémisme à tous crins. A l'université, il s'agit d'adultes.

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