Le beau-frère de Marine Le Pen, Philippe Olivier, repart en guerre contre la "dictature" de Georges Tron lors des municipales à Draveil

Publié à 18h26, le 20 août 2013 , Modifié à 18h36, le 20 août 2013

Le beau-frère de Marine Le Pen, Philippe Olivier, repart en guerre contre la "dictature" de Georges Tron lors des municipales à Draveil
(Maxppp)

DALLAS - En juin 2012, Philippe Olivier, le beau-frère de Marine Le Pen, se présentait aux législatives dans l'Essonne contre Georges Tron, sur fond de guerre ouverte entre les deux hommes. Comme le raconte L'Express du 21 août, il repart à l'assaut pour les municipales de 2014 dans l'espoir de reprendre Draveil au député-maire. Mais jure au Lab que, cette fois, "ce n'est pas personnel".

Le passif entre les deux est lourd. Georges Tron accuse Philippe et son frère jumeau Jacques d'avoir fomenté un complot contre lui au nom de la famille Le Pen, aboutissant à sa mise en examen pour "viols et agressions sexuelles en réunion et par personne ayant autorité". En mai 2012, il envoie un tract de 4 pages à tous les habitants de Draveil pour dénoncer ce "complot" et viser nommément les deux frères.

En guise de riposte, les jumeaux se présentent aux législatives sans étiquette et sans intention d'être élus, dans le but de bénéficier d'un espace de diffusion anti-Tron inégalable et d'une accélération de la procédure judiciaire [>> toute l'histoire, par ici]. Philippe Olivier le reconnait bien volontiers aujourd'hui :

Il nous avait attaqués, on a voulu se présenter pour lui répondre. L'élection permettait une candidature de témoignage.

Depuis, les deux frères n'ont pas obtenu réparation pour diffamation de la part du député-maire. Dans le procès pour viol, le parquet d'Évry a requis un non-lieuen mai dernier. Georges Tron, lui, a immédiatement obtenu l'investiture de l'UMP pour se représenter en 2014 à Draveil.

Et Philippe Olivier repart en guerre électorale. N'allez pas y chercher un lien de cause à effet, jure-t-il en substance. Les objectifs affichés ont changé du tout au tout. Pas question de vengeance personnelle ou de "candidature de témoignage". L'époux de Marie-Caroline Le Pen assure au Lab être "dans tout autre chose" et mener une liste "pour Draveil" :

On a regroupé des gens très différents de la ville. On a décidé collectivement de partir aux municipales car son bilan est catastrophique. (...)

On est dans une dictature avec un homme qui croit tout pouvoir se permettre. Le PS local n'est pas en mesure de le contrer, on a une gauche absente, sans aucun leader.

Pas d'UMP, pas de PS ... mais que dire du parti de sa belle-soeur ? Comme lors des législatives, Philippe Olivier tient à se dissocier du FN. Le parti aura son propre candidat et lui "a quitté le FN depuis 15 ans". Il se présente sans étiquette :

J'ai épousé une femme et non une famille. Je suis Draveillois avant toute chose, ma démarche est locale. J'aurai d'ailleurs certainement le Front contre moi.

Lui se définit comme "divers droite écologique", précise que c'est "au niveau local" et souligne que les problématiques municipales n'ont pas grand chose à voir avec les enjeux nationaux. Quant aux membres de sa liste intitulée "100% Draveil", "ils ont toutes les sensibilités". Philippe Olivier jure "ne même pas leur demander d'où ils viennent".

Une envie commune de faire tomber Georges Tron peut-être ? Si "les sensibilités sont différentes", les membres de l'association "100% Draveil", créée en vue des municipales, s'opposent tous au député-maire depuis longtemps.

La numéro 2, Sophie Briatte, était la suppléante d'un candidat de droite opposé à Georges Tron, Philippe Brun, lors des législatives, lui-même président d'une association en guerre avec le député-maire. La trésorière, Fabienne Sorolla, siège dans l'opposition au conseil municipal de Draveil sous les couleurs du MoDem. Comme Philippe Olivier, elle a été accusée publiquement par l'élu d'avoir fomenté un complot contre lui. Et mène la fronde depuis 2011.

Mais là aussi la stratégie a changé. Philippe Olivier et ses soutiens ne veulent plus apparaitre comme des revanchards. S'ils veulent reprendre Draveil à Georges Tron, c'est "avec un programme", plaide le candidat :

On a critiqué Georges Tron par le passé mais à partir de septembre, on n'en parle plus, on fait une campagne uniquement positive.

La page est tournée.

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