Le député Elie Aboud évoque le "triangle noir" et provoque la colère de Taubira

Publié à 00h03, le 05 février 2013 , Modifié à 11h58, le 05 février 2013

Le député Elie Aboud évoque le "triangle noir" et provoque la colère de Taubira
Elie Aboud à l'Assemblée nationale.

Après une semaine de débat, l'ambiance est toujours aussi électrique au Palais-Bourbon. Le débat sur l'ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe se poursuit et ce lundi c'est le député UMP Elie Aboud qui a provoqué la colère de la majorité. 

L'élu de droite a parlé du "triangle noir", en référence au "triangle rose"évoqué quelques jours plus tôt par Christian Assaf, député socialiste : 

Mme la garde des Sceaux, avec cet article, vous avez voulu expliquer l'inexplicable. On essaie de bricoler avec les mots. Malheureusement ça va plus loin, on bricole avec les fondements de la société. 

(...)

Je peux vous assurer que mes collègues pédopsychiatres se réveillent et se rendent compte qu'il y a un vrai danger. Et d'ailleurs, je regarde mon collègue député de l'Hérault, monsieur Assaf, pour lui dire qu'il y a un pédopsychiatre qui est reconnu, et on peut pas le soupçonner de consanguinité politique avec nous, qui alerte toute la société. 

Vous savez madame la garde des Sceaux, ce n'est pas du triangle rose qu'il parle, mais d'un triangle noir, avec inscription SOS Danger.

A voir : 

Comme le triangle rose, le triangle noir était un système de marquage des prisonniers utilisé par le régime nazi. Il concernait les personnes considérées comme asociales, marginales. Alcooliques, drogués, handicapés mentaux, mais aussi protituées et lesbiennes pouvaient être marqués de ce triange noir. 

Une référence qui a provoqué la colère de la majorité et en particulier de la ministre de la Justice, Christiane Taubira : 

Je trouve juste inqualifiable de faire un mot d'esprit sur une expression pareille. Vous dites, "ce ne sera pas le triangle rose", et vous ajoutez "ce sera le triangle noir". Je veux juste croire que c'est fortuit, c'est inqualifiable.

A voir : 

Ces mots ont provoqué un incident de séance, et une interruption de presque quinze minutes. Christian Jacob a demandé des "mots d'apaisement"à la ministre de la Justice, et son homologue du Parti socialiste, Bruno Le Roux, a apporté son soutien à Christiane Taubira. 

Après avoir siégé tout le week-end, pour la première fois depuis plus de huit ans, avec une séance levée à l'aurore lundi, les députés ont repris à 16h00 leur marathon sur le projet de loi, avec plus de 3.000 amendements à discuter sur les quelque 5.000 déposés par l'opposition.

 

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