Le député LR Élie Aboud reprend les arguments de Donald Trump pour demander que les policiers puissent porter leur arme en permanence

Publié à 15h47, le 28 avril 2016 , Modifié à 15h56, le 28 avril 2016

Le député LR Élie Aboud reprend les arguments de Donald Trump pour demander que les policiers puissent porter leur arme en permanence
Élie Aboud et Donald Trump © Montage via AFP

Si des policiers en civil avaient été présents et armés au concert des Eagles of Death Metal, le 13 novembre dernier au Bataclan, auraient-ils pu éviter le massacre ? La question avaient été soulevée, quelques semaines après les attentats de Paris et Saint-Denis, par… Donald Trump qui, évidemment, y répondait par l'affirmative. Et le candidat à l'investiture du Parti républicain pour la présidentielle américaine a semble-t-il inspiré le député Les Républicains Élie Aboud.

L'élu de l'Hérault a déposé mercredi 27 avril une proposition de loi visant à permettre aux forces de l'ordre de porter leur arme "en permanence", s'ils le souhaitent. Et pour défendre sa proposition, le parlementaire parle donc de l'attaque terroriste perpétrée au Bataclan. Il écrit :

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Imaginons un moment que dans la salle de spectacle lâchement attaquée figuraient des policiers ou gendarmes en civil, mais armés. Ils auraient peut-être permis, si ce n’est d’empêcher, du moins de limiter le massacre en cours.

 

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Des mots qui font écho à ceux de Donald Trump. " J'ai toujours une arme sur moi. Si j'avais été au Bataclan, je peux vous dire que j'aurais ouvert le feu", avait déclaré en février à Valeurs Actuelles  le candidat à la Maison-Blanche.

Mais la riposte n'est pas le seul argument avancé par Élie Aboud. Le député LR parle aussi de la "dissuasion" que pourrait représenter selon lui l'éventuelle présence de policiers armés. Il formule :

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Et puis, il y a aussi la dissuasion. Si les terroristes savaient qu’à tout moment leur offensive peut se terminer en échec, ils réfléchiraient davantage avant d’envahir une salle de spectacle, où tout autre lieu public, pour procéder à un carnage.

 

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Cet argument en rappelle un autre, avancé avant Élie Aboud par Donald Trump, encore lui. Dans un meeting donné à Tampa, en Floride, en mars dernier, le milliardaire avait encore parlé du Bataclan, et regretté que la circulation des armes soit si contrôlée en France. "Si Sarah Palin avait été dans cette salle, si quelqu'un avait été dans cette salle avec un flingue à son côté, alors des balles auraient pu aller dans la direction opposée. Vous n'auriez pas eu cela. Vous auriez peut-être eu quelque chose... Peut-être aussi qu'il n'y aurait pas eu d'attaque : on ne va pas attaquer si on sait qu'on va se faire tirer dessus", avait-il assuré, comme l'avait relevé Slate .

La démonstration d'Élie Aboud se calque donc parfaitement sur celle effectuée par Donald Trump il y a quelques semaines. Après l'attaque terroriste du Bataclan, les deux hommes imaginent une solution semblable. L'élu français tient quand même, pour sa part, à préciser que son initiative "est bien le moins que l’on puisse faire en hommage aux victimes de cette tragédie".

En novembre 2015, quelques jours seulement après les attentats, un autre député LR, Philippe Meunier, avait expliqué vouloir accorder aux parlementaires le droit de porter une arme .

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