Le député PS Malek Boutih plaide pour "sortir des logiques d'assistanat" dans certaines villes de banlieue

Publié à 07h23, le 10 février 2014 , Modifié à 07h26, le 10 février 2014

Le député PS Malek Boutih plaide pour "sortir des logiques d'assistanat" dans certaines villes de banlieue
Malek Boutih dans C politique le 9 février 2014 (image France 5).

Le terme est d'habitude plus entendu à droite de l'échiquier politique. Invité de C politique sur France 5 le 9 février, le député socialiste de l'Essonne Malek Boutih, particulièrement visible depuis qu'il a appelé à la démission de Jean-Marc Ayrault, s'est élevé contre les "logiques d'assistanat" pesant dans "des villes de banlieue".

Sans être candidat à la mairie de Grigny, dans l'Essonne, le député soutient activement la campagne de Sidi Bendiab, membre du PS mais non désigné par le parti, ce dernier voulant faire liste commune derrière les communistes.

Sur le plateau de C politique il détaille les leviers d'action possibles pour cette commune, dont fait partie selon lui la fin de l'assistanat :

Il faut sortir des logiques d’assistanat, ça c’est très important. Il y a des villes de banlieue qui ont été trop mises sous assistance … or, on a une population et des capacités qui font qu’on peut être parmi les premiers.

L'élu souhaite "remettre en confiance et responsabiliser la population". Il explique sa logique :

Ce que j’essaye de dire aux habitants de cette ville c’est que, à un moment, d’un certain point de vue, "c’est vous qui être maitres de votre destin".

On ne peut pas être simplement dans une situation de pleurer et de dire que ce n’est jamais de sa faute, que c’est la faute des autres. A un moment on tire un bilan, il y a des gens qui proposent autre chose, vous choisissez.

C'est une mentalité un peu d’assistanat qui s’est un peu répandue, qu’on a nourrie, qu’on a organisée ...

Malek Boutih dit "assumer" ce mot généralement choisi par la droite, notamment depuis que Laurent Wauquiez a parlé de "cancer de l'assistanat" en France. Lui se dit "contre la charité", sauf "évidemment pour ceux qui sont dans l'extrême dénuement" et estime que l'on "met dans la tête des gens l'idée qu'ils sont faits pour rester à un certain niveau" :

Je suis contre la charité. Les gens en bas de l'échelle ont autant de valeur que ceux qui sont en haut. Il faut leur donner une chance, les mettre en mouvement.

Il y a une telle reproduction de la violence familiale, de l'alcoolisme, de l'échec... Cela vient du fait qu'on met dans la tête des gens l'idée qu'ils sont faits pour rester à un certain niveau.

La culture, l’émancipation … pour moi la gauche c’est surtout ça, c’est aussi ce qu’elle dit, le visage qu’elle vous renvoie.

Et je pense que la gauche aujourd’hui ne renvoie pas cette dignité aux classes populaires, elle ne leur renvoie pas cette force.

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