Le FN annonce la création d'un groupe au Parlement européen : "Europe des Nations et des Libertés"

Publié à 20h03, le 15 juin 2015 , Modifié à 18h36, le 16 juin 2015

Le FN annonce la création d'un groupe au Parlement européen : "Europe des Nations et des Libertés"
Marine Le Pen au Parlement européen © PATRICK HERTZOG / AFP

CETTE FOIS C'EST LA BONNE - Le Front national vient de fêter le premier anniversaire de sa percée historique lors des élections européennes de mai 2014 (en squeezant légèrement Jean-Marie Le Pen de la vidéo célébrant l'heureux événement). Et il va s'offrir un joli petit cadeau pour l'occasion, tant convoité mais jamais obtenu jusqu'ici : un groupe au Parlement européen, à Strasbourg. C'est ce qu'annonce Marine Le Pen dans un communiqué, lundi 15 mai.

La présidente du FN en fera l'annonce officielle mardi. Le petit nom de ce groupe, qui doit réunir au moins 25 eurodéputés venus de sept pays différents :

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'Europe des Nations et des Libertés'

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L'eurodéputé frontiste Gilles Lebreton s'est aussitôt réjoui de cette bonne nouvelle :

Florian Philippot, lui aussi eurodéputé mais également numéro 2 du parti, a pour sa part expliqué que ce "groupe souverainiste et patriote" allait "faire face au marigot eurogaga" :

Pour l'heure, la patronne du parti d'extrême droite ne révèle pas quels seront les partis amis qui formeront ce groupe en sa compagnie, en plus du PVV (Pays-Bas), du FPÖ (Autriche), de la Ligue du Nord (Italie) ou du Vlaams Belang (Belgique), qui composaient jusqu'ici la "coordination" à laquelle participait le FN. C'est d'ailleurs sur ce point qu'avait échoué la dernière tentative de constitution d'un tel groupe, le Front national parvenant à réunir assez d'élus mais pas assez de nationalités. 

En juin 2014, il manquait en effet deux pays pour concrétiser l'affaire. Une association avec le parti polonais Congrès de la Nouvelle droite (KNP) avait été envisagée, Marine Le Pen draguant le révisionniste Janusz Korwin-Mikke (ce que conteste le Front national dans un tweet en réponse à la publication de cet article). Mais ses positions antisémites et homophobes avaient dérangé Geert Wilders, du PVV.

Pied de nez de l'histoire, le Ukip anglais, rival eurosceptique de Marine Le Pen et du FN qui ne voulait pas d'alliance avec le parti frontiste, avait quant à lui réussi à former son propre groupe. Grâce à Joëlle Bergeron, ex-FN virée du parti après sa prise de position pro-droit de vote des étrangers, comme l'avait révélé le Lab.

On devrait donc savoir mardi quelles troupes se sont jointes à cette coalition hétérogène eurosceptique et d'extrême droite, qui comptait une quarantaine de membres, pour la transformer en véritable groupe. Plusieurs sources FN interrogées lundi soir par l'AFP ont refusé de préciser de quels pays sont originaires les élus rejoignant le groupe. "Il y a des discussions jusqu'à la dernière minute", a rappelé un eurodéputé FN. Les frontistes assuraient régulièrement depuis quelques mois qu'il ne manquait qu'"un pays", le septième, car le sixième était "prêt à être déclenché".

Geert Wilders a en tous cas publié ce cliché en début de soirée, où on le voit en train de boire une petit coupette de champ' en compagnie de Marine Le Pen, accompagné de ce commentaire : "Formation de groupe au Parlement réussie ! Bonnes nouvelles et moment historique."

Outre une plus grande visibilité, d'éventuelles présidences de commissions ou de sous-commissions, un groupe donne l'assurance de recevoir entre 20 et 30 millions d'euros de subventions au cours des cinq années suivantes, hors salaires et avantages des députés.

Après son échec à faire advenir ce groupe il y a un an, Marine Le Pen avait envisagé de créer un parti paneuropéen composé d'eurosceptiques, le "Mouvement pour l'Europe des nations et des libertés" (MENL), comme l'avait indiqué à une agence de presse russe son conseiller spécial d'alors, l'eurodéputé FN Aymeric Chauprade

[Edit 20h55 : ajout tweet Geert Wilders]

[Edit 16 juin 18h35 : ajout démenti du Front national par tweet]

Du rab sur le Lab

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