Depuis dimanche 19 novembre, Marine Le Pen et son compagnon, le député des Pyrénées-Orientales Louis Aliot, annoncent la tenue, mercredi, d'une conférence de presse pour dénoncer le trouble jeu de "l'oligarchie" vis-à-vis du Front national. "Les Français doivent savoir que la démocratie est entre les mains des banques et de l'argent", a ainsi prévenu Louis Aliot, lundi, sur BFMTV, en guise de teasing.
Peut-être sera-t-il question, lors de cette conférence de presse, de la Société générale. Selon France inter et Mediapart ce mardi, la célèbre banque française a demandé au parti d'extrême droite de fermer rapidement ses comptes bancaires : "ceux du siège comme ceux de plusieurs fédérations, comptes-courant et comptes-livret", écrit France inter.
Au Lab, le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just assure que cette demande n'est pas liée à un trop fort endettement du parti :
"Pourquoi alors la Société générale n'a-t-elle pas fermé les comptes de l'UMP - Les Républicains qui lui doivent la somme considérable de 50 millions d'euros [55 millions en fait, NDLR] ?
"
Invité de Sud Radio ce mardi, le responsable de la communication du FN, David Rachline, confirme. "Il semblerait en effet que cette banque ne veuille plus de nous. On se demande pourquoi d'ailleurs", commente le maire de Fréjus. Il ajoute :
"Notre relation aux banques est l'un des grands scandales démocratiques de notre temps. Déjà, au moment de l'élection présidentielle, nous étions en recherche d'argent, en recherche de prêt, pour pouvoir mener campagne et l'intégralité des banques françaises avaient refusé de nous prêter un seul centime. Les banques, et certains membres de l'oligarchie, sans doute, se servent de leur pouvoir financier pour faire en sorte que certains mouvements politiques ne puissent pas faire campagne et, ce faisant, ils altèrent véritablement la démocratie. [...] C'est un scandale et nous allons résister et nous battre face à cette persécution.
"
Selon un responsable du FN, cité par Mediapart, le parti n’a "pas de dettes envers la Société générale". Il s'agirait, selon cet anonyme, d'un "combat politique" menée par l’institution bancaire. "Non seulement elle n’a pas voulu nous prêter pour la campagne, mais en plus elle s'en prend au Front national et à ses fédérations", dit-on.
De son côté, la Société générale se refuse à tout commentaire "sur un dossier privé" au nom du secret bancaire. Mais dans les faits, une banque a tout à fait le droit de fermer un compte bancaire de manière unilatérale. Le client dispose simplement d'un délai de 60 jours pour fermer le ou les comptes visés. À noter également qu'un compte consacré uniquement au remboursement d'un prêt peut être conservé après la fermeture d'autres comptes. "Nous tenons néanmoins à préciser que dans le cadre de la relation que nous avons avec l'ensemble de nos clients, que ce soit pour l'ouverture ou la clôture d'un compte, nous suivons à la lettre les réglementations en vigueur et les exigences qui s'imposent à un établissement bancaire", a indiqué la Société générale à l'AFP.
Dans la journée, Louis Aliot y est allé sur Twitter d'un commentaire qui ressemble fort à une suggestion de boycott de la Société générale adressée aux "11 millions d'électeurs" frontistes :
Ce qui serait cocasse, c’est que parmi les 11 millions d’électeurs, une partie d’entre-eux ne veuille plus héberger la SG comme banque par souci de réciprocité. https://t.co/UGXgHUFcfU via @Le_Figaro
— Louis Aliot (@louis_aliot) 21 novembre 2017
[EDIT 08h07] Ajout déclaration de David Rachline
[EDIT 08h23] Ajout déclaration de Wallerand de Saint-Just
[EDIT 14H20] Ajout tweet Louis Aliot