Le bras de fer n'en finit plus. D'un côté l’Association des musulmans de Mantes Sud (AMMS), de l'autre le maire FN de Mantes-la-Ville. En jeu, l'installation d'une mosquée en lieu et place de l’ancienne trésorerie municipale. Le maire a décidé d'exercer son droit de préemption sur le local, déjà acheté par l'AMMS.
L'élu frontiste Cyril Nauth a un argument : il veut profiter de cet emplacement pour créer un poste de police. Plutôt pratique quand on sait que le premier édile entend doubler les effectifs de la police municipale d'ici 2020. Officiellement, ce n'est pas la mosquée qui gêne le maire FN. Quoique. Cité par Le Monde mardi 11 août, Cyril Nauth confie que, quand même, un lieu de culte musulman à cet emplacement l'enquiquine un peu.
Il dit :
"Et puis, une mosquée en face d’un cimetière, ça me choque. Et je ne suis pas le seul.
"
Il y a donc bien un aspect idéologique à la volonté de Cyril Nauth de s'opposer à l'installation d'une mosquée dans l’ancienne trésorerie municipale de Mantes-la-Ville. Au Monde, le maire assure pourtant qu'il a "invité les associations musulmanes à chercher un autre lieu". "Évidemment, j’ai intérêt à ce qu’il n’y ait pas de lieu de culte à cet emplacement, mais je ne l’empêcherai pas autre part", jure-t-il.
Le président de l'AMMS n'est pas de cet avis. "Le maire a refusé nos propositions d’autres lieux, puis nous a invités à aller prier chez nous", jure Abdelaziz El Jaouhari auprès du quotidien du soir.
Début août, la préfecture des Yvelines a décidé d'attaquer en justice la décision du maire FN. Le Parisien précise que la préfecture "s’appuie sur l’absence d’un projet alternatif motivé et nécessaire".