Le multiplex politique du 18 décembre avec Accoyer, Bayrou, Chartier, Philippot et Hamon

Publié à 11h45, le 18 décembre 2016 , Modifié à 15h53, le 18 décembre 2016

Le multiplex politique du 18 décembre avec Accoyer, Bayrou, Chartier, Philippot et Hamon
Jérôme Chartier, François Bayrou, Bernard Accoyer, Benoît Hamon et Florian Philippot. © Montage Le Lab via AFP

#MULTIPLEXPOLITIQUE - C’est dimanche, et comme chaque dimanche, c’est le jour de notre multiplex politique. Tout au long de la journée et des interviews politiques dominicales, Le Lab se plie en quatre (voire beaucoup plus) pour vous proposer ses morceaux choisis de ces rendez-vous.

Au programme de ce dimanche 18 décembre : Bernard Accoyer au Grand Rendez-vous Europe 1/Les Échos/iTélé, François Bayrou à BFM politique, Florian Philippot à Questions d'info (France Inter/Le Monde), Jérôme Chartier au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI et Benoît Hamon dans dimanche en politique sur France 3.



  • Bernard Accoyer


#*Choquer et déçu*

Jean-Marc Ayrault s'est indigné mercredi de ces "parlementaires qui ont envie de fêter Noël à Alep avec Bachar al-Assad" . Le ministre des Affaires étrangères s'en était pris plus particulièrement à François Fillon mi-novembre , qu'il avait accusé de n'avoir "aucun respect pour le peuple syrien". Le candidat LR à la présidentielle plaide pour des discussions avec Bachar al-Assad et Vladimir Poutine pour sortir du conflit qui dure depuis 2011. Des attaques "absolument infondées, inqualifiables et injustifiables" pour Bernard Accoyer, secrétaire général des Républicains :

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Je suis particulièrement déçu de l’attitude de l’exécutif dans cette affaire, que ce soit du président de la République, du Premier ministre, du ministre des Affaires étrangères. Ils s’en prennent uniquement à François Fillon. Quand on est en responsabilité d’un pays, [...] on s’intéresse d’abord à l’essentiel : assumer des responsabilités militaires et diplomatiques. Ces attaques sont absolument infondées, inqualifiables et injustifiables. C’est une faiblesse du gouvernement à rentrer dans des débats et à prendre des initiatives importantes. L’initiative qui est prise aujourd’hui au conseil de sécurité de l’ONU, ce sont des initiatives de cette force, de cette portée qu’il aurait fallu prendre avant de la part des autorités françaises plutôt que de se perdre dans des conjectures ou des débats politiques internes.

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Quand Bernard Cazeneuve et Hervé Mariton, notamment, ont dénoncé des "crimes de guerre" voire "crimes contre l'humanité" commis en Syrie et plus particulièrement à Alep, François Fillon parle de "crimes". La deuxième ville syrienne, dernière poche rebelle, est totalement assiégée par l'armée de Bachar al-Assad, aidée par la Russie de Vladimir Poutine, après une offensive foudroyante contre les rebelles - et au prix, selon toute vraisemblance, de nombreuses exactions à l'égard des populations civilesLe Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer ce dimanche sur un projet de résolution présenté par la France demandant le déploiement d'observateurs à Alep, où les civils attendaient pour la troisième journée consécutive en vain les bus chargés de les évacuer.

#Pas à la hauteur

Bernard Accoyer n'est manifestement pas très intéressé par la primaire de la Belle Alliance Populaire (BAP), dont il trouve que les débats sont pour l'heure réduits à "toi t'as pas payé ta cotisation" (tandis que, assure-t-il, les débats à droite étaient, eux, "à la hauteur"). L'ancien président de l'Assemblée nationale se refuse à pronostiquer la victoire de tel ou tel candidat car, de toute façon, selon lui, leur programme ne va pas "résoudre les problèmes des Français" :

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Je dois vous dire que je passe pas tout mon temps à regarder dans les journaux les pages qui concernent la primaire de la gauche. [...] Je n’entends rien pour résoudre les problèmes des Français : les questions de pouvoir d’achat, les questions d’emploi, la place de la France dans le monde…

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  • Benoît Hamon

#Inutile

Les soutiens, dans une campagne, ça sert à rien. Ou presque. C’est en substance la position de Benoît Hamon quand on l’interroge sur le nombre important de parlementaires et de ministres qui soutiennent Manuel Valls, en comparaison avec les autres candidats à la primaire. Car, à la primaire de la BAP comme à celle de la droite avant elle, chaque (gros) candidat tente de faire une démonstration de force du nombre d’élus qui le soutiennent.

"J’ai une trentaine de parlementaires qui me soutiennent et je m’en réjouis", explique tout d’abord l’ancien ministre de l’Education nationale pour ne froisser personne. Puis il ajoute qu'il ne pense pas que ce paramètre impacte le scrutin :

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Est-ce que la clé se joue sur le nombre de parlementaires et de ministres qui vous soutiennent ? Je ne le crois pas. Je pense que c’est assez neutre dans la perception des électeurs au moment de voter. Je ne pense pas qu’ils votent sur un casting ou sur la lourdeur de votre besace avec vos soutiens. Ils jugeront sur la qualité de ce qu’on défend et la sincérité de la démarche.

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Pour autant, Benoît Hamon aimerait bien quand même avoir le soutien d’un poids lourd du PS, en l’occurrence Martine Aubry dont il a été le porte-parole quand la maire de Lille dirigeait la rue de Solférino :

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Etre soutenu par Martine Aubry, qui ne le souhaiterait pas ? Aujourd’hui, je ne sais pas le choix qui sera le sien.

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#Un procès pour Bachar

Alep a connu ces dernières semaines des massacres. Le régime de Bachar Al-Assad a ainsi repris la partie de la ville occupée par les rebelles avec l’aide de la Russie. Finalement, un corridor humanitaire a permis, tardivement, l’évacuation de civils. "Je salue la décision de François Hollande de proposer une résolution qui encadre les conditions d’évacuation des civils à Alep", a réagi Benoît Hamon qui refuse de "graduer" l’horreur entre l’Etat islamique et le dictateur syrien. "Entre temps, il y aura eu des milliers de morts massacrés à raison de l’absence totale d’humanité de Bachar al-Assad et la complicité des Russes", tance encore l’ancien ministre de l’Economie sociale et solidaire. Puis il estime que Bachar Al-Assad ne pourra échapper à un passage devant la justice internationale pour ces crimes de guerre :

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Je ne gradue pas l’horreur entre Daesh et Bachar Al-Assad. Quand on a autant de mépris pour les vies humaines, à quoi voulons-nous jouer ? A une sorte de concours de celui qui est le plus horrible ? Je ne gradue pas. Cet homme, Bachar Al-Assad, celui qui l’a aidé, sont responsables d’un des plus grands massacres de ces dernières années et doivent être condamnés comme tel. Monsieur Bachar Al-Assad incontestablement devra être traduit devant la cour de justice internationale.

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Les expressions "crimes de guerre" voire "crimes contre l'humanité" sortent de plus en plus de la bouche de représentants politiques français au sujet de la situation en Syrie et plus particulièrement à Alep, « reprise » par le régime de Bachar Al-Assad. Le Premier ministre Bernard Cazeneuve les a prononcées à la tribune de l'Assemblée nationale mardi 13 décembre.



  • François Bayrou


#Pas inféodé

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer ce dimanche sur un projet de résolution présenté par la France demandant le déploiement d'observateurs à Alep après une offensive foudroyante de l’armée syrienne aidée par la Russie de Vladimir Poutine contre les rebelles - et au prix, selon toute vraisemblance, de nombreuses exactions à l'égard des populations civiles. L’une des questions pour les politiques Français est : faut-il dialoguer avec le chef d’État russe ? Oui mais, répond François Bayrou qui fustige les candidats à la présidentielle qui ont "pour Poutine les yeux de Chimène" :

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Il y a en ce moment un courant très puissant qui va de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon en passant par François Fillon, qui a pour Poutine les yeux de Chimène. [...] Je sais que Poutine est un dirigeant fort, que dans son affirmation dans la lutte contre l’islamisme radical, rencontre un certain nombre de préoccupations. [...] La France ne peut pas avoir de relation inféodée avec la Russie.

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  • Florian Philippot

#Quels crimes de guerre ?

Peut-on qualifier les récents massacres d’Alep de "crimes de guerre" ? Les expressions "crimes de guerre" voire "crimes contre l'humanité" sortent de plus en plus de la bouche de représentants politiques français, comme le Premier ministre Bernard Cazeneuve. Mais, à l’instar de François Fillon, qui a évoqué des "crimes" mais sans ajouter "de guerre" ou "contre l’humanité ", Florian Philippot refuse de qualifier ainsi ce qu’il se passe à Alep :

"Ce n’est pas à moi de me prononcer. J’essaye de sortir de la diplomatie héritée des Bush très manichéenne avec les gentils et les méchants en permanence", commence-t-il par développer pour s’expliquer. Puis le vice-président du FN ajoute :

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Crimes de guerre ? Je ne lancerai pas ce style d’accusations. Ce n’est pas mon rôle. Notre rôle est de trouver une solution pour qu’il y ait le moins de victimes possibles. Ou alors, on est dans le discours de condamnation morale et alors il faut l’avoir sur ce qu’il se passe au Yémen. Là on ne dit rien car ce sont nos très chers émirs d’Arabie saoudite. Je ne suis pas qualifié pour dire ce qui est un crime de guerre. C’est une notion très précise en droit international. S’il y a crime de guerre, il y aura crime de guerre et on le dira.

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Quoiqu’il en soit, Florian Philippot estime que le régime de Bachar Al-Assad doit tenir car, dit-il, "s’il part maintenant, on sait que c’est le chaos, le chaos islamique".

#Même pas peur

François Fillon est-il le candidat de la droite le plus dangereux pour Marine Le Pen ? Florian Philippot n’y croit pas. Surtout, il dit ne pas croire à la volonté de l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy d’en découdre à la présidentielle et prédit que le favori des sondages pour 2017 va chuter. "Je crois qu’elle va repasser devant rapidement", explique le numéro 2 du FN, jugeant que "la campagne de François Fillon patine totalement". Il poursuit :

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François Fillon depuis un mois a complètement disparu. On a l’impression qu’il va en campagne en marche arrière. Comme s’il n’avait pas envie de cette élection présidentielle. Il a eu envie de la campagne des primaires mais pas de la campagne présidentielle. Marine Le Pen elle a très envie.

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Au contraire, Florian Philippot pense que François Fillon est l’adversaire idéal pour Marine Le Pen. "Je l’aime beaucoup comme adversaire", assure-t-il, avant d’affirmer que "la bulle" Fillon, en tête dans les intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle, va s’essouffler :

 

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Fillon a eu quelques mots clés pour séduire un électorat. Avant la primaire, son projet n’était pas connu. C’était une espèce de bulle, de mode, qui a déjà éclaté.

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  • Jérôme Chartier

 



#Combattons la fachosphère

Comme Alain Juppé lors de la primaire, François Fillon est victime d’une campagne de désinformation sur les réseaux sociaux censée démontrer la complaisance du candidat LR vis-à-vis de l’islamisme. Si les équipes du maire de Bordeaux n’ont pas pris au sérieux ces comptes le caricaturant en "Ali Juppé", l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy compte bien riposter au "Farid Fillon", comme l’explique le député Jérôme Chartier :

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C’est ce qu’on appelle un coup de la fachosphère. La fachosphère, c’est les extrémistes qui, comme chacun sait, sont les plus présents sur les réseaux sociaux. Je ne sais pas si c’est le Front national précisément, mais ce sont les extrémistes qui alimentent cette fachosphère dont l'objectif est de reproduire le coup d’Ali Juppé. Sauf que maintenant, tout le monde sait que c’est eux alors qu’avant, personne ne le savait, tout le monde pensait que c’était un mouvement spontané. Ça n’a rien de spontané, c’est un mouvement parfaitement organisé par la fachosphère et le simple fait de les dénoncer, c’est commencer à les combattre.

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Selon Le HuffPost , l’équipe de François Fillon pourrait lancer une page anti-intox, avec l’objectif de "mettre fin aux rumeurs, aux caricatures et aux déformations".

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