NVB tacle Poutine, Moscovici drague les chinois et Wauquiez veut un référendum

Publié à 17h03, le 06 janvier 2013 , Modifié à 23h18, le 06 janvier 2013

NVB tacle Poutine, Moscovici drague les chinois et Wauquiez veut un référendum
Pierre Moscovici, Najat Vallaud-Belkacem et Laurent Wauquiez. (Photos MaxPPP)

MULTIPLEX POLITIQUE - C'est la rentrée. Notre multiplex politique reprend tranquillement. Seulement trois invités ce dimanche à écouter en simultané : Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, Pierre Moscovici, ministre de l'Économie et Laurent Wauquiez, député UMP filloniste et ancien ministre.

A retenir ce dimanche :

> NVB aurait trouvé "bien" que Vladimir Poutine gracie les Pussy Riots "qui sont en train de pourrir dans des camps de travail" et annonce clairement, sur un tout autre sujet, que François Hollande ne veut pas d'un amendement PMA dans le projet de loi sur le mariage homo.

> Pierre Moscovici a du recadrer Jérôme Cahuzac qui annonçait le matin, sur Europe 1, que la taxe à 75% pourrait devenir pérenne et a également profité de l'émission pour faire une déclaration d'amour aux potentiels investisseurs chinois.

> Sur les pas de Christine Boutin, Laurent Wauquiez annonce qu'il veut un référendum sur le mariage homo et accuse Najat Vallaud-Belkacem d'avoir "fait un travail de propagande" à l'école sur ce même projet de loi.

Comme le veut désormais la tradition, Le Lab s'est donc dédoublé pour suivre en direct ces interventions afin de vous proposer une synthèse au fur et à mesure de la soirée pour vous puissiez briller, lundi matin, à la machine à café.

Après la synthèse, voici les détails :

  1. Notre multiplex politique dominicale

    > Najat Vallaud-Belkacem (PS) dans BFM Politique

    <img src="http://i.imgur.com/z6w3Z.jpg" alt="" width="500" />

    - Le point Depardieu

    Interrogée sur l'exil russe de Gérard Depardieu  à qui le président russe a accordé un passeport, la porte-parole du gouvernement commence par considérer que "c'est le pouvoir discrétionnaire de Vladimir Poutine""donc il n'y a pas d'avantage de commentaire à faire".

    Mais NVB va en formuler un quand même : 

    "

    Cela aurait été bien que monsieur Poutine ait un geste tel que celui là pourgracier par exemple les membres du groupe Pussy Riots qui sont en train de pourrir dans des camps de travail pour avoir chanté une chanson.

    S'agissant de Gérard Depardieu, les charmes du débat ont été épuisés maintenant.

    "

    Les écologistes ont proposé vendredi que Paris élève les Pussy Riots au rang de citoyenne d'honneur de la ville.

    - Le point Royal 

    NVB fait aussi partie de ces royalistes qui s'activent actuellement pour aider Ségolène Royal à redevenir ministre .

    "

    Oui, si un jour il lui était donné l'occasion d'occuper une responsabilité nationale, je crois, évidemment, que ce serait une bonne nouvelle.

    "

    Une bonne nouvelle ? Selon un sondage Harris Interactive pour Grazia, 63% des Français ne sont pas d'accord .

    - La vidéo qui l'énerve 

    Le Lab avait repris vendredi 4 janvier au soir la vidéo tweetée  par un opposant au mariage homosexuel, reprochant à Najat Vallaud-Belkacem d'être allé plaider le 15 octobre pour le mariage homo dans un collège. Un peu moins de trois mois avant que le ministre de l'Éducation Nationale  demande à tous les recteurs la plus grande "neutralité" possible à l'école  sur cette question.

    Une vidéo et un reproche repris par la suite par Christine Boutin , obligeant la ministre à se défendre de tout "prosélytisme" : 

    "

    Il ne s'agissait absolument pas de propagande.

    BFMTV, vous avez les rushs de cette séance !

    C'était une séance d'une heure et demi consacrée à la lutte contre l'homophobie.

    "

    "Il n'y a pas eu de débat politique" martèle-t-elle, accusant Christine Boutin de "manipulation grossière".

    - La métaphore du soir

    "

    La réforme fiscale, vous savez, c'est une fusée à plusieurs étages.

    "

    - Son plan contre la prostitution

    NVB avait été critiquée pour sa volonté affichée "de voir la prostitution disparaître " et avait engagé plusieurs déplacements à l'étranger pour étudier ce dossier .

    Six mois plus tard, la ministre du Droit des femmes explique pourquoi elle veut abroger la loi sur le racolage passif.

    "

    [Le racolage passif] est une fausse bonne idée puisqu'il prend comme coupable de la prostitution les victimes à savoir les prostitutées.

    Moi je suis là pour protéger les prostituées.

    "

    Pour les "sortir de cette vie infernale", Najat Vallaud-Belkacem annonce qu'elle travaille pour leur "offrir des alternatives de formation, de réinsertion professionnelle, d'accés au logement et aux papiers pour celles qui sont étrangères."

    - La question PMA

    Concernant la procréation médicalement assistée, sujet très sensible au sein de la majorité socialiste, la porte-parole du gouvernement plaide désormais clairement, tout comme le patron des députés socialistes , pour un amendement, mais pas dans la loi qui sera examinée en janvier.

    NVB rappelle ainsi que "Jean-Marc Ayrault a annoncé un texte sur la famille en mars" :

    "

    Très concrètement, alors même que le débat sur le mariage pour tous ne sera pas encore terminé, on saura ce qu'il y aura exactement dans la loi famille. 

    Très concrètement, les parlementaires auront toutes les cartes en main pour décider s'ils préfèrent mettre cette question de la PMA dans la loi mariage pour tous ou dans la loi famille.

    Ils auront vraiment la possibilité de sélectionner le meilleur véhicule législatif.

    "

    Interrogée sur la position de François Hollande qui s'en référait au "parlement souverain", la porte parole du gouvernement sous-titre : 

    "

    Il a été amené à donner son avis. Il le dit depuis le début, il estime que le meilleur véhicule législatif pour porter la PMA n'est pas la loi mariage pour tous mais qu'en revanche la PMA est une question d'égalité [...].

    Il estimait qu'un autre texte serait le bienvenue pour le porter.

    "

    - Avertissement à l'extrême-gauche

    Najat Vallaud-Belkacem a enfin affirmé sur BFMTV que "le Front de gauche et le PCF doivent être mis face à leurs responsabilités aujourd'hui" et a ajouté :

    "

    Je regrette profondément le comportement du Parti communiste.

    "

    Jugeant finalement "assez anecdotique"le clip de voeux du PCF moquant les promesses non tenues du candidat Hollande , elle a en revanche considéré comme "beaucoup plus important et grave le refus" des parlementaires de ce parti de "voter un certain nombre de textes, au Sénat en particulier".

    "

    Nous sommes là pour répondre à la fois à l'urgence économique et à l'urgence sociale et donc les affaires qui sont finalement de la politique interne au sein de ces partis n'ont pas leur place dans les grandes décisions que nous sommes amenés à prendre, et j'aimerais bien qu'ils cessent de tout mélanger.

    "

    > Pierre Moscovici (PS) dans Tous Politiques

    <img src="http://i.imgur.com/hAO6H.jpg" alt="" width="500" />

    - Le point Depardieu

    Le ministre de l'Économie avait visiblement préparé une formule, un tâcle plein d'ironie, pour répondre à la lettre d'amour de Depardieu à la Russie dans laquelle il salue une "grande démocratie" : 

    "

    Faire l'éloge de la démocratie en vantant le modèle russe, c'est un peu comme affirmer son patriotisme en allant chercher une citoyenneté fiscale belge.

    "

    - Non, non, non, Jérôme,  la taxe à 75% ne sera pas définitive

    Pierre Moscovici commence par affirmer qu'il "respecte"la décision du Conseil Constitutionnel qui a censuré le 29 décembre la promesse de campagne phare de François Hollande :

    "

    Dès lors que le Conseil Constitutionnel prend une décision, il faut en prendre acte et tenir compte des principes qu'il définit.

    "

    Une déclaration qui fera plaisir à Jean-Paul Huchon.

    Mais, concrètement, que va donc devenir la promesse de taxe à 75% des Français gagnant plus de un million d'euros par an ?

    Le ministre de l'Économie ne semble pas d'accord avec celui du Budget.

    Dimanche matin, sur Europe 1, Jérôme Cahuzac a laissé entendre que le gouvernement se dirigeait vers une taxe moins élevée mais pérenne  : 

    "

    Ou bien ça reste deux ans, comme la mesure censurée, ou bien cela peut être la mandature, ou pourquoi pas une mesure pérenne ?

    "

    Dimanche soir, sur France Inter, Pierre Moscovici prend ouvertement le contre-pied de son ministre délégué, rappelant la position du chef de l'État :

    "

    Qu'a dit le Président ? Il s'est exprimé pendant ses vœux et c'est la feuille de route que nous avons Jérôme Cahuzac et moi.

    Il a dit "je souhaite conserver l'esprit de cette mesure, la réaménager et proposer une mesure qui tienne compte des principes définis par le Conseil Constitutionnel mais qui soit bel et bien dans l'idée qu'il y ai une taxation exceptionnelle, temporaire".

    "

    "Il s'agit bien de faire en sorte que que cette contribution dure ce que dure la crise" insiste le ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac à Bercy. 

    Autre piste évoquée par le ministre du Budget, faire basculer la taxe des salariés aux entreprises. Sur cette question, Pierre Moscovici préfère botter en touche :

    "

    Je ne vais pas m'avancer d'avantage pour une raison simple : cette censure date d'une semaine. [...]

    Donnez nous un peu de temps.

    "

    - La citation historique du soir

    Les partenaires sociaux ont jusqu'au 11 janvier pour trouver un accord sur la modernisation du marché du travail. Sinon François Hollande a annoncé lors de ses vœux qu'il "assumerai" ses responsabilités.

    Interrogé sur ces négociations, Pierre Moscovici n'en dit pas plus mais cite Blum (avant de parler de l'Allemagne) : 

    "

    J'aime bien la formule de Léon Blum : "Je le crois et je l'espère. Je le crois parce que je l'espère."

    Je fais confiance à Michel Sapin. Je crois que cet accord est à portée de main.

    "

    Une formule déjà utilisée sur son blog .

    - "Pas d'urgence"à la fusion  

    Le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici a également assuré que le projet d'une fusion entre l'impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée (CSG) n'était pas enterré mais qu'il n'y avait pas non plus le feu au lac pour le réaliser...

    "

    Cette idée de fusion est toujours présente mais je ne crois pas qu'il y ait urgence parce que je pense qu'aujourd'hui la stabilité doit l'emporter.

    "

    Le candidat François Hollande avait inséré dans son programme cette fusion de la contribution sociale généralisée (CSG), une taxe proportionnelle aux salaires, retraites et revenus du patrimoine, avec l'impôt sur le revenu, un impôt progressif et par tranche. Il s'agissait également de simplifier les multiples canaux actuels des prélèvements obligatoires et de s'engager vers le prélèvement des impôts à la source.

     - Plus chanceux que Fabius en février

    Le ministre de l'Economie et des Finances part en Chine ce dimanche soir. Interrogé sur sa visite lundi et mardi à Pékin, il commence par se féliciter d'être "le premier ministre de ce gouvernement à avoir le privilège de rencontrer les dirigeants chinois de la nouvelle équipe, le ministre de l'Economie et des Finances sortant, celui qui pourrait lui succéder et aussi, je crois, le futur Premier ministre" :

    "

    C'est une marque d'attention qui est faite à la France.

    "

    Laurent Fabius avait été boudé par les chinois lors de sa visite en février 2012  avant d'y retourner en visite officielle après l'élection de François Hollande.

    - Moscovici

    Pierre Moscovici poursuit à l'adresse des investisseurs chinois :

    "

    En Chine, on regarde de près ce qui se passe dans la zone euro [...], on s'interroge aussi sur la France et je suis là pour dire aux investisseurs chinois: "ayez confiance" !

    Nous avons intérêt à coopérer et vous pouvez investir chez nous. Vous êtes les bienvenus, évidemment dans des conditions bien sûr qui sont des conditions sociales et en tenant compte aussi des intérêts qui sont français.

    "

     - En campagne pour l'Eurogroupe

    Serpent de mer depuis cet été , on dit le ministre des Finances sur le point d'être nommé à la présidence de l'Eurogroupe, pour succéder à Jean-Claude Juncker.

    "

    Je n'ai jamais formulé de candidature à l'Eurogroupe, mon nom a été évoqué. J'en suis flatté, évidemment, puisque c'est le crédit qu'on me fait comme européen.

    Ce n'est pas totalement illogique puisque j'ai déjà été ministre des Affaires européennes, vice-président du parlement européen. J'ai consacré 15 ans de ma vie à l'Europe. 

    "

    > Laurent Wauquiez (UMP) dans Le Grand Jury

    <img src="http://i.imgur.com/WJ7CM.png" alt="" width="500" />

    - Taxe à 75% : le gouvernement "persiste dans son erreur"

    "Le gouvernement fait le choix de persister dans son erreur" estime l'ancien ministre qui en vient immédiatement à l'affaire Depardieu en s'interrogeant  :

    "

    Comment peut-on avoir le système fiscal le plus bête du monde qui a conduit à transformer un acteur qui était une incarnation de l'esprit français en citoyen russe.

    "

    "On n'est pas forcément obligés, même quand on a promis quelque chose de stupide, de persister dedans" estime le député-maire du Puy-en-Velay (Haute Loire) qui s'inquiète dans une anaphore dominicale de la "fuite des talents".

    - Comme Boutin, Wauquiez veut un référendum

    Le député UMP annonce, qu'il se prépare, parce que "les Français l'attendent", à déposer le 15 janvier une "motion référendaire" avec "le soutien le plus large" du groupe UMP qui doit être réunifié et, espère-t-il, des centristes de l'UDI. 

    "Nous sommes obligés de faire ça car la voie du référendum populaire est bouchée" estime l'animateur de la Droite sociale explique avoir débattu de cette initiative ce week-end avec d'autres parlementaires de son mouvement.

    "

    On va déposer cette motion référendaire pour au fond forcer le débat sur cette question du référendum et j'espère que ça permettra que le gouvernement et surtout François Hollande tienne ses promesses et ses engagements.

    "

    Des promesses qui étaient selon lui de recourir plus fréquemment à la consultation des Français sur les sujets sociétaux.

    D'après l'article 11 de la Constitution de 1958, un référendum peut être organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. Soit  environ 4,5 millions de Français.

    La question du référendum sur ce projet de loi s'était déjà invitée pendant la campagne pour la présidence de l'UMP  et avait déjà été posée par Christine Boutin. Seul problème, comme l'a démontré le Vrai-Faux de l'info, le 12 septembre, ce référendum était juridiquement impossible.

    - L'expression du soir

    A François Hollande qui répétait aux Français le 31 décembre , "toutes nos forces [en 2013] seront tendues vers un seul but : inverser la courbe du chômage d'ici un an. Nous devrons y parvenir coûte que coûte", Laurent Wauquiez répond : 

    "

    Grande bouche, petits bras. C'est exactement comme ça que je résumerai cette déclaration de principe. C'est de la pure gesticulation.

    "

    - Feu sur NVB

    Le député UMP s'engouffre dans la brèche ouverte par Christine Boutin (encore elle) critiquant Najat Vallaud-Belkacem suite à la lettre du ministre de l'Education Nationale demandant la "neutralité" sur le mariage homo à l'école. 

    "

    Ce principe de neutralité, il est applicable à qui ?

    Il est applicable à la porte-parole du gouvernement qui ne s'est pas adressée seulement une fois à des jeunes pour faire son travail de propagande. Elle l'a fait deux fois.

    "

    Et l'ancien ministre de se faire plus précis : 

    "

    Elle l'a fait dans ce lycée du Loiret [devant une classe de quatrième, ndlr] mais elle l'a fait également lors d'un débat à Chalon, en Saône-et-Loire [...] dans lequel elle a fait un travail de propagande.

    "

    "On peut avoir un sentiment de deux poids, deux mesures" déplore-t-il.

Du rab sur le Lab

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