Le plan secret de Sarkozy : la jouer comme Bush en 2004

Publié à 22h45, le 15 février 2012 , Modifié à 14h49, le 20 février 2012

Le plan secret de Sarkozy : la jouer comme Bush en 2004
Nicolas Sarkozy et George Bush, le 14 novembre 2008, à Washington. (Maxppp)

Nicolas Sarkozy ne va pas seulement s'inspirer du chancelier allemand Gérard Schröder. Il compte aussi copier la campagne de réélection du président américain Georges W Bush en jouant le peuple (mot prononcé cinq fois dans son intervention de mercredi soir) contre les élites. Sarkozy l'américain, le retour.

  1. Parler aux "ploucs" pour rester sous les ors de la République

    L'édition du mercredi 15 février du Canard Enchaîné révèle que c'est Patrick Buisson, l'un des conseillers du Président qui lui souffle cette théorie de la dernière chance pour sa réélection.

    EXTRAIT d'un article, dans la formidable page 2 du Canard, intitulé Sarkozy s'amourache de Bush et des ploucs

    Sarkozy, toujours cornaqué par Buisson, a trouvé, paraît-il un nouveau modèle : George W. Bush, qui avait mené en 2004 une campagne en direction des "rednecks", autrement dit les "ploucs". Le candidat Sarko ne dira pas "ploucs" mais "peuple".

    Jean-Marie Bockel, le sénateur centriste alsacien, résume différemment le grand virage à droite du chef de l'État par une formule :

    Sarkozy ne chasse pas sur les terres du FN, il chasse le FN de ses terres.

  2. Moscovici fait aussi le rapprochement

    Sur lejdd.fr

    Sa stratégie ressemble à celle de George Bush fils en 2004, celle d’une coalition conservatrice qui ne se connaît pas d’ennemis à droite. 

    Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande comparait lui aussi dans le Journal du dimanche le président de la République à George W. Bush.

    Petit détail : en 2004, Georges W Bush a été réélu.

  3. "La comparaison est parfaitement justifiée"

    Sur lejdd.fr

    LeJDD.fr a interrogé Vincent Michelot, spécialiste de l'histoire politique des Etats-Unis. Ce professeur à Science Po Lyon estime que le virage "à droite toute" de Nicolas Sarkozy est une stratégie délibérée pour "cliver".

    EXTRAIT de l'interview

    La comparaison est parfaitement justifiée, notamment sur la stratégie de polarisation partisane utilisée par les deux hommes, qui consiste à éloigner la droite de la gauche en France, ou le Parti républicain du Parti démocrate aux Etats-Unis.

    En créant un clivage fort, cette stratégie électorale privilégie la mobilisation de la base et empêche tout basculement des militants dans le camp adverse. Au contraire d’une recherche de l’électorat du centre aux positions plus fluctuantes et difficilement identifiables à la fois par les sondeurs et les partis politiques.

    Les opinions de Nicolas Sarkozy sur certaines questions de société, comme la religion ou le mariage homosexuel, sont une façon de creuser ces clivages droite-gauche.

Du rab sur le Lab

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