Le gouvernement soutient la "cérémonie d'octroi du droit de vote des étrangers" organisée par EELV au Sénat

Publié à 14h56, le 12 juin 2013 , Modifié à 16h16, le 12 juin 2013

Le gouvernement soutient la "cérémonie d'octroi du droit de vote des étrangers" organisée par EELV au Sénat
(Maxppp)

Le 24 juin, deux parlementaires EELV organisent au Sénat une "cérémonie d'octroi symbolique du droit de vote et d'éligibilité des résidents étrangers non communautaires aux élections locales". Une manière de mettre la pression pour soutenir ce qui était un engagement de la campagne de François Hollande. 

Une initiative soutenue par le gouvernement comme par le Parti socialiste. Interrogé par le député UMP Claude de Gamay lors des questions au gouvernement, Alain Vidalies, ministre délégué aux relations avec le Parlement a soutenu cet événement, renvoyant l'élu UMP aux conceptions de démocratie et de liberté de débattre : 

Monsieur le député, je m'étonne que dans votre question vous puissiez remettre en cause la liberté de débattre et encore plus dans une enceinte parlementaire. 

(...)

Je dois dire que je suis accablé sur votre conception de la démocratie. Il y a un débat dans notre pays sur le droit de vote des étrangers, c'est un débat légitime. 

(...) 

Dans le cadre de ce débat des parlementaires organisent une réunion autour de cette proposition, cela fait honneur à la démocratie. 

Le député UMP, Claude de Gamay, avait demandé au président du Sénat, Jean-Pierre Bel "de faire annuler cette cérémonie au nom de la neutralité et du respect dus aux institutions républicaines".

Sollicité par le Lab, la présidence du Sénat explique n'avoir "rien accepté du tout ni rien à accepter". En effet, le cabinet de Jean-Pierre Bel indique qu'Esther Benbassa, sénatrice à l'origine de cet octroi symbolique, "est une parlementaire et elle organise ce qu’elle veut". 

Par ailleurs, la présidence assure aussi n'avoir reçu aucune demande officielle d'annulation de la part de l'UMP. 

Esther Benbassa et le député Sergio Coronado, à l'origine de ce projet ont aussi reçu un soutien de taille : celui du patron des sénateurs socialistes. François Rebsamen, face à la presse parlementaire ce mercredi 12 juin, parle d'une "bonne idée" : 

Au Sénat nous avons voté ce texte avec une majorité de gauche. Le président de la République a dit que ce texte, pour ne pas être pollué, serait présenté après les municipales. Tout ce qui peut concourir, contribuer à faire remonter cette idée dans l'opinion, me semble une bonne idée.

Dans un communiqué, la sénatrice et le député se disent "convaincus" que l'idée de ce droit de vote peut réunir "une large majorité de citoyens attachés à une extension et à un affermissement du champ de notre pratique démocratique".

Auteurs d'une lettre ouverte en décembre 2012, avec des dizaines d'autres signataires, au président Hollande sur ce sujet, ils rappellent que "ce droit adopté en 2000 à l'Assemblée nationale a été voté par le Sénat le 8 décembre 2011" et que "dans de nombreuses municipalités, des dispositifs d'associations des résidents étrangers à la vie locale ont été mis en place".

Edit, 15h30 : l'article a été mis à jour avec la réponse d'Alain Vidalies.  

Sébastien Tronche, Ivan Valerio. 

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