Le si discret service après-vente de Benoît Hamon à la Mutualité pour la soirée du 1er tour de la présidentielle

Publié à 00h11, le 24 avril 2017 , Modifié à 00h40, le 24 avril 2017

Le si discret service après-vente de Benoît Hamon à la Mutualité pour la soirée du 1er tour de la présidentielle
© PHILIPPE LOPEZ / AFP

Tristesse à la Mutualité, où se déroulait la soirée électorale de Benoît Hamon. Le candidat officiel du Parti socialiste est éliminé ce dimanche 23 avril dès le premier tour, gravitant autour de 6% des bulletins exprimés. Pour rajouter au goût amer et aux larmes de certains militants, il faut noter les très nombreux absents, notamment ceux qui ont participé au rassemblement festif place de la République mercredi. Najat Vallaud-Belkacem, Martine Aubry, Emmanuelle Cosse, Thomas Piketty... Aucune nouvelle. Rien non plus du côté d’Arnaud Montebourg, qui n’est de toute façon pas attendu. Certaines personnalités, comme les écologistes Cécile Duflot et Yannick Jadot étaient présentes à la Mutualité, sans pour autant mettre les pieds dans la salle où sont regroupés les militants, très jeunes. Ils participaient à une énième cellule de crise à l’étage. Un membre de l’équipe se désole auprès du Lab

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Même pour aller sur les plateaux ce soir, les gens ne se sont pas bousculés au portillon.

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20h20. Benoît Hamon, appelle à voter pour Emmanuel Macron afin de faire barrage à Marine Le Pen. L’intervention est brève, ponctuée par quelques "Benooooooooooît" et le flottement de drapeaux, bien plus européens que français. Le candidat, déçu, disparaît aussi rapidement qu’il est apparu, sans s’attarder au milieu des militants. Les écrans qui retransmettaient en direct la soirée et son discours s’éteignent pour n’afficher qu’un sobre #Hamon2017 sur fond vert. Il est l’heure pour ce qu’il reste des troupes d’assurer le service après-vente. "On ne peut pas dire qu’il y a eu une dimension de choc avec ce résultat", reconnaît le coordinateur de campagne Mathieu Hanotin, qui estime que "repenser le projet et la stratégie à gauche ne passera pas par le Parti socialiste". Il veut faire peser la gauche (pas le PS) si Emmanuel Macron est élu président de la République. Le porte-parole Jérôme Guedj pense à la suite :

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La troisième mi-temps, c’est les élections législatives. Il ne faut pas les louper, celles-là.

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Quelques soutiens sont donc là. Mathieu Hanotin, Alexis Bachelay, Jérôme Guedj, Christian Paul, l’économiste Julia Cagé... Ils vilipendent tous le "vote utile" qui a desservi leur candidat. Gérard Filoche pleure l’entente morte-née entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. Il s’emporte en remuant dans tous les sens son verre de jus de pamplemousse : "Aux yeux de la Terre entière, on est la gauche la plus bête du monde !" Avant d’arriver à la Mutualité, il a participé au classique bureau national du PS. Il peste : 

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D’habitude, à Solférino, il y a une tente, avec du monde. Là, il y avait trois pelés et un tondu.

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Une quinzaine de personnes se regroupent autour de lui pour l’écouter. Les personnalités présentes pour assurer la continuité de la soirée sont tellement rares que chaque déclaration vaut de l’or. Les jeunes avec Hamon s’expriment comme ils peuvent. Même le président des Jeunes Socialiste, Benjamin Lucas, n’a fait que passer en coup de vent, enchaînant directement avec les plateaux télévisés.

21h22. La Mutualité est bien déserte. Le staff commence déjà à enlever les affiches #Hamon2017 accrochées aux murs. Une jeune fille s’est roulée par terre quelques minutes auparavant en sanglotant. Au moins se feront-ils rembourser ses frais de campagne…

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