Le Top 5 des excuses de Florian Philippot pour justifier l'opposition du FN au PNR

Publié à 10h57, le 25 novembre 2015 , Modifié à 12h07, le 25 novembre 2015

Le Top 5 des excuses de Florian Philippot pour justifier l'opposition du FN au PNR
Florian Philippot © Capture d'écran BFMTV

Le Front national est opposé au PNR (Passenger Name Record), ce fameux fichier européen des passagers aériens. Ce n'est pas nouveau. Sauf que, 12 jours après les attentats de Paris et Saint-Denis, la position du parti d'extrême droite est difficilement tenable. La droite, comme la gauche, dénonce farouchement l'orientation choisie, sur le sujet, par le parti de Marine Le Pen.

Et il faut voir Florian Philippot, ce mercredi 25 novembre, tenter d'expliquer pourquoi le FN reste opposé au PNR. Sur le plateau de BFMTV, le vice-président du mouvement frontiste présente tout un tas d'arguments pas toujours très crédibles. Le Lab les a recensé : 

  • 1. Les terroristes du vendredi 13 n'ont pas pris l'avion

On ignore encore de nombreux détails sur l'organisation des attentats du vendredi 13 novembre. Mais, pour Florian Phillipot, il y a au moins une évidence : les terroristes de Paris et Saint-Denis ne sont pas venus en avion. Répondant à Jean-Jacques Bourdin, il dit :

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Vous pensez que les terroristes du vendredi 13 sont venus par l'avion ? Non, non, ils ne sont pas venus par l'avion.

 

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Du coup, ficher les passagers d'un vol n'aurait aucun intérêt. CQFD.

  • 2. Il faut prendre l'avion pour aller aux États-Unis

Si le FN est si opposé que cela au PNR, c'est avant tout parce qu'il s'agit d'une demande des États-Unis. Et, en grand partisan de la Russie, le parti de Marine Le Pen refuse de répondre à une requête américaine. D'autant que, d'après Florian Philippot, le PNR ne sera "pas réciproque" avec le pays de l'Oncle Sam.

Il ajoute :

 

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C'est de l'idéologie pure. C'est obéir aux États-Unis. C'est la même obéissance aux États-Unis qui nous a amené à nous couper de la Russie de manière sotte, et nous tirions la sonnette d'alarme. Ce sont les États-Unis qui ont besoin de ça parce que pour aller aux États-Unis, essentiellement il faut passer par l'avion aujourd'hui, ça c'est certain, mais pas pour l'Europe.

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Un argument que n'ont pas perçu les politiques favorables au PNR visiblement. Mais après tout, cette question d'avion dépend de là d'où l'on vient. 

  • 3. C'est dangereux pour la sécurité

Si Florian Philippot – et donc le FN – est si opposé que cela au PNR, c'est parce qu'il juge le procédé inefficace. Mais aussi phagocytant. En résumé, pour le numéro 2 du Front national, l'instauration d'un tel fichier en Europe va "diluer" nos équipes de renseignement.

Il explique :

 

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Ce n'est pas efficace et je vais vous expliquer pourquoi. C'est le même mythe que les frontières européennes. Je pense que diluer nos moyens de renseignement et de surveillance, qui sont déjà limités, sur 500 millions d'Européens, et même plus, alors qu'il faudrait de vrais outils à ces moyens de renseignement et de surveillance sur ceux dont on sait qu'ils sont réellement menaçants, par exemple ces 20.000 fichés S, ça se serait beaucoup plus efficace.

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Et Florian Philippot d'ajouter que, de ce point de vue, le PNR "est dangereux pour la sécurité".

  • 4. Il faut un deuxième porte-avions français

On a beau chercher, on ne comprend pas bien le rapport entre l'opposition au PNR et la construction d'un deuxième porte-avions français. Pourtant, Florian Philippot fait ce lien. Tout seul.

Il dit :

 

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Je préfère qu'on donne de vrais outils, donc reconstitution des renseignements, de vraies frontières nationales, de vrais moyens à l'armée, peut-être un deuxième porte-avions d'ailleurs. Ça serait une bonne idée de construire un deuxième porte-avions français. Parce que si demain le Charles de Gaulle, qui fait un travail remarquable, demain est en cale sèche, qu'est-ce qu'on fait ? On n'a plus de porte-avions. Il faut reprendre ce projet de deuxième porte-avions, ça me paraît indispensable.

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Du coup, si on comprend, c'est soit un Charles de Gaulle bis, soit le PNR ?

  • 5. Il ne veut pas qu'on lise ses textos

Quand on lui parle de PNR, Florian Philippot pense ultra-surveillance. Et ça, le n°2 du FN n'en veut pas. "Je ne suis pas pour la surveillance généralisée", martèle-t-il sur BFMTV avant de largement dénoncer… la loi renseignement votée définitivement en juin par les députés .

Il dit :

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Je ne suis pas pour la surveillance généralisée. Je ne suis pas pour qu'on vienne lire vos textos, vos mails, comme la loi renseignement le permet, sans même contrôle judiciaire.

 

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A priori, le fichier PNR, bien qu'il soit un système de surveillance généralisé regroupant les données personnelles d'un passager (itinéraire, date, cordonnées, moyen de paiement, etc.) d'une compagnie aérienne, ne devrait pas permettre de lire les mails ou les sms.

[BONUS TRACK] Les demandes de démission, c'est pour déconner

Souvent, le Front national réclame la démission d'un membre du gouvernement. Mais en fait, c'est pour déconner. Sur BFMTV, Florian Philippot l'assure :

 

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Quand on dit 'démission'n c’est symbolique. C’est qu’au moins ils peuvent reconnaître une responsabilité politique dans la politique qui a été menée, remettre symboliquement une démission quitte à ce qu’elle soit refusée, mais je pense que c’est un acte fort aussi, qu’on doit être capable de faire de temps en temps.

"

Du rab sur le Lab

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