"Le visage caché" ou le mauvais argument de Fasquelle (LR) pour justifier son arrêté anti-burkini au Touquet

Publié à 16h18, le 16 août 2016 , Modifié à 16h18, le 16 août 2016

"Le visage caché" ou le mauvais argument de Fasquelle (LR) pour justifier son arrêté anti-burkini au Touquet
Daniel Fasquelle © JACQUES DEMARTHON / AFP

L’été peut généralement être associé à deux choses :

1/ La plage

2/ L’absence d’actualité politique

Cette année, de nombreux élus ont trouvé le moyen de surfer sur la première pour pallier la seconde. Autrement dit : créer une polémique autour du burkini, ce vêtement de bain qui recouvre entièrement le corps et porté par certaines femmes musulmanes. Il y a eu le débat autour d’une journée burkini dans les Bouches-du-Rhône, place désormais à une pluie d’arrêtés anti-burkini dans les municipalités LR.

Après David Lisnard à Cannes et Lionnel Luca à Villeneuve-Loubet, c’est donc au tour de Daniel Fasquelle, député-maire LR du Touquet (Pas-de-Calais) de prendre ce mardi 16 août un arrêté interdisant le burkini sur les plages de sa commune. 

Et la raison est surprenante. Auprès de l’AFP, l’édile explique que son initiative répond également à "des raisons de sécurité" :

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Dans le contexte actuel, ça n'aurait pas de sens d'armer des CRS sur la plage et d'autoriser des personnes à y venir le visage caché.

"

À un détail près : le burkini couvre le corps, mais pas le visage, contrairement à la burqa. L’élu Les Républicains voit dans cette interdiction une façon de "de lutter contre le prosélytisme religieux"... et même s’il n’a encore jamais vu de burkini dans sa cité balnéaire huppée :

"

Il n'y a pas de burkini pour le moment au Touquet, mais je ne veux pas que mes services soient pris au dépourvu si jamais nous étions touchés par ce phénomène. [...] Je vais envoyer un message à tous ceux qui seraient tentés de venir au Touquet avec ce type de tenue vestimentaire pour leur dire qu'ils ne seront pas bien reçus. Il faut lutter avec détermination et fermeté contre le prosélytisme religieux. Les élus de la République doivent être fermes concernant certains comportements qui sont en contradiction avec nos valeurs et nos principes.

"

L’élue de l’opposition Juliette Bernard (divers droite) a qualifié l'arrêté de "ridicule". "On n'a jamais vu un burkini sur la plage du Touquet, c'est un coup de communication politique pour faire comme ses copains Les Républicains. Attiser les rancoeurs de certains dans la société actuelle ne sert à rien", a-t-elle affirmé auprès de l'AFP.

Outre ces élus LR, le maire PS de Sisco (Haute-Corse), Ange-Pierre Vivoni, a pris lundi un arrêté interdisant le burkini sur les plages de sa commune, après les incidents violents survenus samedi.

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