Législative partielle dans le Doubs : "l'esprit du 11 janvier", argument massue du PS en faveur du front républicain

Publié à 11h38, le 02 février 2015 , Modifié à 11h49, le 02 février 2015

Législative partielle dans le Doubs : "l'esprit du 11 janvier", argument massue du PS en faveur du front républicain
Jean-Christophe Cambadélis, Claude Bartolone et Michel Sapin © Montage Le Lab via AFP

RÉCUP' - L'UMP éliminée dès le premier tour de la législative partielle dans le Doubs, le siège de député de Pierre Moscovici se jouera entre le candidat socialiste, Frédéric Barbier, et la candidate frontiste, Sophie Montel. Un duel PS-FN qui laisse le parti de Nicolas Sarkozy dans l'embarras. Certains de ses cadres appellent en effet au front républicain pour faire battre le Front national, mais l'immense majorité de ses ténors s'en tiennent au "ni-ni" en vigueur depuis 2011. 

Alors pour convaincre les responsables d'opposition d'appeler à voter socialiste au second tour, Solférino a un argument massue :  le fameux "esprit du 11 janvier", en référence à la mobilisation historique qui a eu lieu après les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. Trois ténors du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, Michel Sapin et Claude Bartolone, ont déroulé cet argumentaire lundi 2 février.

Sur Radio Classique, le patron du PS a ainsi "demandé officiellement" à "tous les partis républicains" de se ranger derrière le candidat socialiste, rappelant que le Front national n'a pas défilé avec les autres responsables politiques à Paris le 11 janvier, sans que l'UMP "exige [sa] présence". Il faut "en tirer les conclusions sur le plan électoral", a jugé Jean-Christophe Cambadélis :

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Le 11 janvier, nous étions ensemble pour combattre la barbarie dans la rue.  Il manquait quelqu'un : le Front national. Ça a une signification, il faut en tirer les conclusions. Si l'UMP n'a pas exigé la présence du Front national dans cette manifestation, c'est qu'il y avait une raison. Sur le plan électoral, il faut en tirer les conclusions. 

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Le président de l'Assemblée nationale ne dit pas autre chose. Sur RTL, Claude Bartolone considère qu'en s'étant "exclu de lui-même" de cette marche, le FN a fait la preuve qu'il n'est pas "un parti comme un autre". Et d'inviter l'UMP à "prendre ses responsabilités historiques" :

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Je n’ai pas d’ordres ni de conseils à donner aux responsables de l'UMP, mais à un moment donné il faut savoir prendre ses responsabilités historiques. Est-ce que vous croyez que c’est un parti comme un autre le Front national, lorsque l’on voit comment il s’est exclu de lui-même de la manifestation du 11 janvier ? C’est que lui-même se rend compte qu’il n’avait rien à faire parmi ces républicains qui manifestaient contre les événements qui avaient touché la France.

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Quelques minutes plus tard sur Europe 1, c'est au tour du ministre des Finances de convoquer "l'unité nationale". Michel Sapin invite les électeurs "républicains" à venir exprimer dans les urnes un sentiment "de même nature" dimanche prochain :

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Le vote Front national s'est exprimé, ils se sont déplacés, d'autres ne se sont pas déplacés. Et c'est pour ça qu'il est fondamental que dimanche prochain tous les républicains de tous les bords viennent voter, se déplacent, sans politicaillerie, sans chicanerie, mais viennent simplement exprimer l'unité nationale, un peu de même nature que celle qui s'est exprimée contre les assassins de Charlie Hebdo.

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On savait déjà que François Hollande voulait capitaliser sur "l'esprit du 11 janvier", qu'il prend grand soin de mentionner lors de chacune de ses prises de parole depuis cette marche entrée dans l'histoire. On sait maintenant que le PS entend en faire un argument électoral de choix.

Du rab sur le Lab

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