Les élus locaux toujours soumis à la sélectivité sociale

Publié à 17h18, le 08 octobre 2012 , Modifié à 18h00, le 08 octobre 2012

Les élus locaux toujours soumis à la sélectivité sociale
Fronton de la mairie de Septeuil (Maxppp).

Les conseils municipaux ressemblent-ils à la population française ? Clairement non, selon une étude menée par Michel Koebel, sociologue à l'université de Strasboug, relayé lundi 8 octobre par Les Echos

La fonction de maire et d'adjoint est nettement dominée par les hommes, les catégories socioprofessionnelles élevées et les plus de 50 ans. Et cela ne change pas avec le temps. 

Le Lab sélectionne pour vous quelques données intéressantes à retenir de cette étude : 

  • > Les maires agriculeurs sont surreprésentés, compte tenu  de l'importance numérique des communes rurales en France. Cependant, avec les artisans, les commerçants et les chefs d'entreprises, ils perdent des représentants entre 1983 et 2008. En 1983, la France comptait 13.260 maires agriculteurs et ils ne sont plus que 5.648 en 2008. 
  • > Plus la taille de la commune augmente, plus la sélectivité sociale est forte. Les maires cadres supérieurs dans les communes de plus de 10.000 habitants représentent entre 70 et 93% de la totalité des édiles. 
  • > Plus on avance en âge, plus on a de chance d'être élu. Seuls 3.7% des maires de France ont moins de 40 ans, avec un "âge d'or entre 50 et 80 ans", souligne Michel Koebel. 
  • > A la faveur de la loi sur la parité de juin 2000, les conseils municipaux des communes de plus de 3.500 habitants se sont fortement féminisés entre 1995 et 2001, passant de 25,7% des effectifs féminins à 47,5%. En revanche, l'exécutif reste dominé par les hommes. La proportion des maires femmes reste toujours faible, inférieure à 10%. 
  • > Il y a 500.000 élus locaux en France, qui déclarent eux-même leur profession sans qu'il n'y ait de vérification de ces données. "Souvent, la profession est indiquée sur les tractes électoraux, et obéit ainsi à une stratégie de présentation publique de soi", précise le sociologue. 

"Ce constat interroge le sens même du sens 'démocratie'", écrit le sociologue qui se demande si "le pouvoir appartient encore au peuple". Alors que la décentralisation devait rapprocher les élus des citoyens, Michel Koebel conclut qu'"elle n'a fait que les en éloigner socialement". 

Etude initialement publiée dans Métropolitiques, dans son intégralité. 

 

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