Les ministres interdits de séjour dans l'Aude, dirigée par le Parti socialiste, jusqu'à nouvel ordre

Publié à 13h56, le 21 juin 2013 , Modifié à 16h13, le 21 juin 2013

Les ministres interdits de séjour dans l'Aude, dirigée par le Parti socialiste, jusqu'à nouvel ordre
En janvier 2013, visite de Benoît Hamon (photo MaxPPP)

MINISTRAE NON GRATA - Ministres, vous ne viendrez plus dans l'Aude tant que nous n'aurons pas obtenu des garanties sur la construction de notre ligne TGV.

Voilà les termes de l'ultimatum posé par le président socialiste du Conseil général de l'Aude, André Viola, qui se dit soutenu par tous les parlementaires socialistes locaux ainsi que le président de la région Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, pour obtenir du gouvernement le prolongement de la ligne TGV de Montpellier vers l'Espagne.

Au Lab, André Viola explique:

Nous avons décidé que, tant qu'on n'aurait pas de réponse claire, on ne recevra plus de ministres, en tout cas on n’y participera plus.

Les arbitrages du gouvernement sur le sujet sont attendus en juillet ou en septembre. En attendant, nous ne participerons plus à d'éventuels déplacements ministériels, sauf si on est reçus d'ici là, et pas par un troisième membre de cabinet ..

L'ultimatum, énoncé jeudi 19 juin dans la soirée, a déjà fait une victime au gouvernement: Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie, devait, ce vendredi, participer à un forum sur les énergies renouvelables.

Elle a annulé son déplacement, officiellement pour des "raisons d'agenda", ainsi que l'explique son service de presse, contacté par le Lab.

Plusieurs acteurs locaux ont toutefois confirmé, ainsi que l'écrit La Dépêche, sur son site internet, ce vendredi, que la ministre avait bien été refoulée par les élus socialistes.

André Viola, qui a également détaillé les raisons de sa colère à Marianne, raconte encore au Lab avoir croisé François Hollande, il y a environ deux mois, à la sortie d'un colloque consacré à l'aide international.

On s’était croisés, il m’avait demandé de l'affaire Spanghero, qui commençait à prendre de l’ampleur.

Il m'avait surpris, parce qu’il connaissait, il connait parfaitement ce territoire.

Contacté par le Lab, l'entourage du président de la région Languedoc-Roussilon, Christian Bourquin, socialiste lui-aussi, se dissocie de l'ultimatum. "C’est quelqu’un de beaucoup plus posé, et il y a une autre façon de faire", regrette même son entourage.

Christian Bourquin a simplement expliqué aux élus de l'Aude qu’il "s’associera à toutes les démarches qui attireront l’attention sur l’avenir du projet", sans valider un boycott systématique du gouvernement.

"Ce vendredi, il est d'ailleurs aux côtés de Pascal Canfin", souligne son entourage, qui poursuit:

Ce qui compte, c’est l’arbitrage du gouvernement, un arbitrage politique.

Tant qu’on n’a pas l’arbitrage, on ne se lance pas dans de telles actions.

Une commission "Mobilité 21", présidée par le député socialiste Philippe Duron, doit des arbitrages sur les grands projets d'aménagement du territoire dans la semaine du 24 juin.

Selon l’Usine Nouvelle, qui a publié en exclusivité les projets ferroviaires qui devraient être retenus, "les lignes Bordeaux-Hendaye, Montpellier-Perpignan et Lyon-Turin [seront] repoussées aux calendes grecques".

Un proche du dossier, cité par l'Usine Nouvelle, commentait:

Ces lignes transfrontalières ne verront le jour que si l’Europe se décide à sortir du dogme allemand et à lancer un véritable plan de relance. C’est la troisième hypothèse !

Du rab sur le Lab

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