Libé-Sarko : que seraient-ils l'un sans l'autre ?

Publié à 15h31, le 10 février 2012 , Modifié à 17h43, le 10 février 2012

Libé-Sarko : que seraient-ils l'un sans l'autre ?
Nicolas Sarkozy à Fessenheim (Reuters).

"Sans moi, vous allez vous embêter" lance jeudi 9 février Nicolas Sarkozy au journaliste de Libération, Grégoire Biseau, qui le suit lors de sa visite de la centrale nucléaire de Fessenheim.

L'anecdote est relatée dans l'édition de vendredi du quotidien. Juste à côté d'un encadré à propos du "rétropédalage sur le mariage gay" du président/candidat-non-déclaré, auquel Libération ne serait pas étranger.

Le Lab s'interroge : les journalistes de Libé ont-ils davantage besoin de Sarkozy que les autres ? Le mariage gay serait-il vraiment au programme de l'UMP si Libération n'existait plus ?

  1. "Sans moi, vous allez vous embêter"

    Sur liberation.fr

    "A l’occasion d’un attroupement lors de sa visite à Fessenheim, hier, Nicolas Sarkozy nous convie à faire quelques pas avec lui devant les caméras. Il tient manifestement à s’adresser directement aux lecteurs de Libération", raconte Grégoire Biseau, journaliste à Libération

    La scène se poursuit ainsi :

    Le président-candidat à l'adresse du journaliste de Libération : 'Sans moi, vous allez vous embêter. Qu'est-ce que Libération va devenir ? Combien de pages vous faites sur moi par jour?' Le journaliste de Libé : 'Vous voulez dire que les jeux ne sont pas faits ?' Le président-candidat, tout sourire : 'Ca va me demander un petit effort...Mais il va y avoir des surprises. Vous allez devoir me garder encore cinq ans.'

    Ce n'est cependant pas la première fois que Nicolas Sarkozy se targue d'être l'un des principaux sujets traités par les médias.

    Le 29 mai 2008, en conseil des ministres, alors qu'il convoque les États généraux de la presse, Nicolas Sarkozy déclare :

    Si je n’étais pas là, la presse serait déjà morte.

  2. Volte-face sur le mariage gay à cause de Libé ?

    Sur liberation.fr

    Dans l'interview accordée au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy déclare au sujet du mariage gay : "En ces temps troublés où notre société a besoin de repères, je ne crois pas qu'il faille brouiller l'image de cette institution sociale essentielle qu'est le mariage". 

    Libération note sur cette thématique une "impressionnante et imprévisible volte-face"et pense qu'il n'y est pas pour rien...Vendredi 13 janvier, le journal titrait en une «Mariage gay, Sarkozy tenté par le oui». Libé écrivait alors que le président s’apprêtait à trancher la question et à remettre dans son programme cette union civile, "qu’il avait déjà défendue en 2007 et abandonnée, une fois à l’Elysée", rappelle le quotidien. Qui ajoute :

    C’est ce qu’il laissait entendre à ses interlocuteurs qui l'interrogeaient sur le sujet. Sauf que Sarkozy a rétropédalé. Et l'article n'a pas été neutre dans ce revirement. A l'Elysée on l'avait interprété comme une manoeuvre de déstabilisation. Un responsable de l'UMP nous a confié que le président de la République avait baissé entre 1 et 2 points dans les intentions de vote peu de temps après la parution de l'article.  En raison de l'hostilité de l'électorat le plus traditionnel, pour qui la remise en cause de l'institution du mariage est un casus belli. Un député de droite nous avait expliqué, dépité : 'Avec cette une, vous avez fait reculer la cause des gays.'

    Cependant, Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement, avait déjà démenti à l'AFP le 13 janvier : "Le président de la République n'a absolument pas changé d'avis et est défavorable à l'ouverture du mariage aux couples homosexuels".

Du rab sur le Lab

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