"Liberté de conscience" sur le mariage homo : les maires jubilent, l’Elysée convoque le "principe de réalité"

Publié à 19h38, le 20 novembre 2012 , Modifié à 20h16, le 20 novembre 2012

"Liberté de conscience" sur le mariage homo : les maires jubilent, l’Elysée convoque le "principe de réalité"
François Hollande devant les maires de France, mardi 20 novembre (photo Reuters)

HIERARCHIE DES LOIS – Les maires, réputés hostiles au mariage homo, voient dans la sacralisation de leur "liberté de conscience", énoncée ce mardi 20 novembre par François Hollande, une victoire.

L’Elysée, de son côté, réfute toute "concession", et invoque plutôt une adaptation au "principe de réalité".

  1. "Ce n’est pas une concession, mais le principe de réalité"

    La loi s’applique pour tous, dans le respect, néanmoins, de la liberté de conscience.

    Cette revisitation de la hiérarchie des lois, à laquelle le président de la République, François Hollande, s’est hasardé, ce mardi 20 novembre, pour leur garantir la possibilité de ne pas célébrer de mariage homosexuel, fait la joie du patron de l’Association des maires de France (AMF), hôte du discours du chef de l’Etat.

    Le député-maire UMP de Lons-le-Saunier, Jacques Pélissard, sollicité par Le Lab, se félicite ainsi de cette annonce, dans laquelle il voit "une victoire" - et reconnaît que le lobbying de son association a payé :

    Cela prouve que l’AMF a été assez convaincante quand elle a été reçue en délégation pour demander le respect des cas de conscience.

    Jacques Pélissard détaille encore les modalités actuellement discutées dans le cadre d'échanges avec Christiane Taubira, et qu’il espère voir "reprises dans la loi".

    Nos échanges portent sur une extension du champ d’application géographique du mariage : les couples pourraient être autorisés à se marier dans la ville de leurs parents, y compris séparés.

    Ce principe réduirait donc la probabilité de voir un couple se heurter au refus d’une municipalité de célébrer une union. 

    L’entourage de chef de l’Etat, qui accompagnait François Hollande à l’occasion de ce discours, précise l’interprétation qu’il convient de donner à cette déclaration :

    "Ce n’est pas une concession", assurent ainsi les conseillers du chef de l’Etat, qui invoquent un "principe de réalité".

    La question d’une éventuelle frilosité du chef de l’Etat sur la question du mariage homo avait été relayée dans un article du Parisien, assurant que François Hollande avait des réserves sur le sujet.

    Par ailleurs, un conseiller présenté comme influent du chef de l’Etat, Bernard Poignant, également maire PS de Quimper, a régulièrement répété, on et off the record, ses réserves sur le sujet.

    (Par Paul Larrouturou / Antoine Bayet)

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