Longuet et Morano expliquent que l'affaire Fillon ne serait pas arrivée sous De Gaulle et l'ORTF

Publié à 21h32, le 01 mars 2017 , Modifié à 21h34, le 01 mars 2017

Longuet et Morano expliquent que l'affaire Fillon ne serait pas arrivée sous De Gaulle et l'ORTF
© Montage Le Lab via BFMTV et TMC

Que les choses soient claires : Nadine Morano et Gérard Longuet n'imaginent pas du tout le général de Gaulle mis en examen. Mais attention, ce n'est pas du tout une attaque contre l'actuel candidat de la droite à la présidentielle. Au contraire, il s'agit pour eux d'expliquer que si leur champion est dans sa situation actuelle, c'est parce que "les médias et la justice" déconnent beaucoup trop par rapport à l'époque du grand Charles.

Les deux élus LR étaient interrogés, mercredi 1er mars, sur le reniement de François Fillon, lui qui se refuse à abandonner la course malgré sa mise en examen imminente dans l'affaire des emplois fictifs présumés de son épouse, après avoir pourtant assuré qu'il ne serait pas candidat en pareil cas de figure, et s'être notamment demandé : "Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ?"

Mais plutôt que de se démonter devant cette contradiction, Gérard Longuet préfère expliquer qu'on n'en serait pas arrivé là avec "une chaîne [télé] d'État". Interrogé par Quoditien, le sénateur LR de la Meuse a expliqué :

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- Journaliste : Monsieur Longuet, est-ce que vous imaginez le général de Gaulle mis en examen ?



- Gérard Longuet : Non, en effet. Mais je vous rappelle que lorsque le général de Gaulle exerçait ses responsabilités, il y avait une chaîne d'État, il n'y avait pas internet.

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C'était donc mieux avant, sous l'ORTF. Fichue presse libre, pluraliste et indépendante qui révèle des informations alors qu'un bon vieil établissement public contrôlé par l'État n'aurait jamais osé.

Plus tôt dans la journée, Nadine Morano avait déroulé le même argumentaire, y ajoutant le comportement de "la justice". Dans une intervention diffusée par BFMTV, l'eurodéputée expliquait :

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- Journaliste : Nadine Morano, est-ce que vous imaginez le général de Gaulle mis en examen ?



- Nadine Morano : Non mais j'entends pas non plus... à cette époque-là, peut-être une justice et des médias qui fonctionnent de la même manière, voyez. Donc il faut pas non plus euh... voilà.

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Aux yeux de ces élus LR, le problème ne semble donc pas être l'existence de faits possiblement compromettants (en l'occurrence des soupçons d'emplois fictifs qui pèsent sur la famille Fillon), mais leur publication par la presse et les suites judiciaires que cela entraîne. C'est vrai que c'est tout de même plus pratique quand ce genre de choses est passé sous silence...

Également interrogé par Quotidien ce mercredi, le député LR Bernard Debré n'a pas parlé de l'ORTF, mais il a tout de même expliqué que du temps du général de Gaulle "les juges auraient agi autrement". "Il y a une décence qui n'existe plus", a-t-il expliqué. Non, vraiment, c'était mieux avant.

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