Notre éditorialiste Olivier Duhamel revient sur la désignation des adversaires que la France combat au Mali.
Terroristes ou islamistes ? Djihadistes
Chacun l’aura noté, le président de la République, le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Défense nationale utilisent les mêmes mots pour désigner ceux que la France combat au Mali : "les terroristes". Hollande, Fabius, Le Drian se gardent bien en revanche de parler d’islamistes.
Le CFCM, censé s’exprimer au nom des musulmans de France s’en est félicité dans un communiqué publié lundi :
Le Conseil Français du Culte Musulman tient à souligner que le Président de la République, M. François Hollande, a évité à juste titre, dans son allocution consacrée au soutien de la France aux forces armées maliennes, de qualifier d’islamistes les éléments terroristes visés par l’intervention.
Le CFCM salue cette précaution utile et nécessaire du Président de la République dans le choix des mots, écartant ainsi tout amalgame et toute confusion entre islam et terrorisme.
Le CFCM a relevé que, malheureusement, ce principe de précaution n'est pas toujours respecté par certains hommes politiques et médias de notre pays.
Le CFCM tient à rappeler que plus de 90 % des victimes du terrorisme international sont de confession musulmane. Dès lors, l’usage abusif des termes « islamiste » ou « islamisme » qui nourrit l’amalgame entre le terrorisme et l’islam, religion de paix qui sacralise la vie, porte atteinte à l’image de la foi musulmane.
Fait à Paris, le 14 janvier 2013
Mohammed MOUSSAOUI
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La plupart des médias ne reprennent ni la formule très large d’islamistes ni la terminologie officielle aussi vague que connotée néo-conservatrice de "terroristes". Ils utilisent eux une autre dénomination plus adéquate en parlant de "djihadistes".