Mamère, Mélenchon, Poutou : ils refusent l’union sacrée sur l’intervention française au Mali

Publié à 10h56, le 12 janvier 2013 , Modifié à 11h01, le 12 janvier 2013

Mamère, Mélenchon, Poutou : ils refusent l’union sacrée sur l’intervention française au Mali
Philippe Poutou, Jean-Luc Mélenchon et Noël Mamère.

La France intervient au Mali. François Hollande l’a annoncé, vendredi 11 janvier et a obtenu le soutien de toute la classe politique française.

Toute ? Non. Car quelques voix se sont élevées depuis vendredi pour critiquer cette intervention armée.

Si les Ecologistes "ont pris acte" de cette décision du chef de l’Etat, ils restent circonspects et regrettent qu’il n’y ait pas eu de débat préalable au Parlement. Parmi les plus virulents, le député Noël Mamère compare la méthode Hollande à celle de Nicolas Sarkozy et déplore d’avoir le "sentiment de revenir aux méthodes anciennes de la Françafrique" :

Si on ne peut être que d'accord pour mettre un coup d'arrêt à la progression d'Aqmi, qui développe des idées fascisantes, on ne peut que s'étonner que le président de la République reproduise les mêmes méthodes que son prédécesseur en ne saisissant le Parlement qu'une fois les opérations lancées. (…)

On a le triste sentiment de revenir aux méthodes anciennes de la Françafrique.

S'il y avait un vote au Parlement, je refuserai de participer à cette mascarade.

Régulièrement en opposition avec le gouvernement, une opposition matérialisée par son duel face à Jérôme Cahuzac dans l’émission Mots Croisés, Jean-Luc Mélenchon a une fois de plus stigmatisé la politique de l’exécutif en se soustrayant à l’unité politique nationale sur le Mali.

Pour l’ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle, cette décision d’aller militairement au Mali est "discutable", écrit-il sur son blog :

L’intérêt d’une intervention militaire extérieure pour régler le problème posé au nord du Mali est discutable.

En décider alors que les intérêts fondamentaux de la France ne sont pas en cause, selon le chef de l’Etat lui-même, et alors que les troupes africaines sont engagées, est discutable.

En décider seul, sans en saisir préalablement ni le gouvernement, ni le Parlement, est condamnable.

Enfin, c’est encore de gauche que proviennent les critiques quant à l’annonce de François Hollande. Et même de l’extrême-gauche avec les prises de position de Lutte Ouvrière ou du NPA.

Le parti de Philippe Poutou et Olivier Besancenot a ainsi dénoncé une "intervention impérialiste décidée par Hollande", "sur le dos des peuples".

Et d’ajouter, dans un communiqué : 

Qui a dit que la Françafrique c’était fini ?

Du rab sur le Lab

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