Valls s'oppose à la dépénalisation des délits routiers envisagée par Taubira

Publié à 09h30, le 22 février 2013 , Modifié à 10h08, le 22 février 2013

Valls s'oppose à la dépénalisation des délits routiers envisagée par Taubira

PAS SI VITE - Invité d'Europe 1 ce 22 février, et alors qu'un chauffard a provoqué la mort de deux policiers de la BAC dans la nuit de mercredi à jeudi, Manuel Valls a fait connaître son opposition à la dépénalisation des délits routiers ... chose pourtant envisagée par sa collègue de la justice, Christiane Taubira.

Interrogé sur l'accident de voiture qui a causé la mort des policiers - et qui apparait désormais comme un homicide volontaire - le ministre de l'Intérieur en a profité pour plaider pour des sanctions "dès le premier délit et le plus vite possible". Et a enchainé avec les délits routiers sur un air de "je ne veux pas être désagréable mais ..." :

Je ne veux pas critiquer la justice car justice et police font partie de cet état de droit.

Mais il est vrai qu’il doit y avoir une sanction et on ne peut pas dépénaliser les délits routiers.

Il y a un débat qui s’ouvre sur la surpopulation carcérale et sur le fait que les juges sont concernés pour moitié par ces délits routiers. Mais il ne peut y avoir aucune faiblesse.

Ce débat évoqué par Manuel Valls est en effet le cheval de bataille de Christiane Taubira. La veille, dans Le Parisien, la garde des sceaux a expliqué son plan de lutte contre la récidive et contre une politique pénale du "tout carcéral", abordant le problème des délits routiers qui engorgent tribunaux et prisons  :

Les gouvernements précédents ont rendu passibles de prison certains délits qui relevaient de la contravention. C’est le cas de certains délits routiers: ils représentent 42% des jugements prononcés par nos tribunaux correctionnels !

Il ne s’agit pas de dépénaliser tous ces délits, mais certains pourraient faire l’objet d’un traitement différent, comme la médiation.

Une réflexion doit être menée, en tenant compte de la gravité des faits.

La garde des sceaux se base sur les propositions d'un rapport sur la politique de la récidive, commandé par ses soins et remis le 20 février. Durant trois mois, magistrats et experts ont planché dans ce qu'elle appelle une "conférence de consensus".

La série de recommandations porte une une idée principale : "La prison est nécessaire, mais elle ne peut pas être la seule peine de référence, justement parce qu’elle est créatrice de récidive." Et souhaite dépénaliser ces fameux délits routiers.

Une proposition déjà largement rejetée par les syndicats de police. Le secrétaire général de Synergie-Officiers (deuxième syndicat d'officiers de police) a appelé Manuel Valls à "s'opposer avec force à ces préconisations".

Du rab sur le Lab

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