Une semaine après le deuxième tour des départementales, les yeux politiques sont désormais tournés vers les régionales de décembre. En Île-de-France, la bataille a déjà commencé. Non pas entre droite et gauche mais entre gauche et gauche : Jean-Paul Huchon, l'actuel président de région, et celle qui voudrait bien prendre sa place, Marie-Pierre de La Gontrie.
Cette dernière était l'invitée de RTL ce lundi 6 avril. La vice-présidente du conseil régional d'Île-de-France en a évidemment profité pour expliquer que c'est elle et non Jean-Paul Huchon qui doit mener la liste PS lors des régionales. Elle a au moins deux arguments : Jean-Paul Huchon est depuis bien trop longtemps à la tête de l'Île-de-France et elle est une femme.
Jean-Paul Huchon est président de région depuis 1998. Pour ce premier point, Marie-Pierre de la Gontrie avance donc comme arme les statuts du PS. Elle dit :
Trois mandats, c'est déjà long. Les militants socialistes, encore une fois, ont voté sur ce point-là en disant qu'au-delà de trois mandats de président d'exécutif, il est temps de passer à quelqu'un d'autre. […] C'est la règle de notre parti.
De fait, les statuts du PS fixent bien cette règle énoncée pour limiter le cumul des mandats dans le temps. "Le nombre de présidences d’exécutifs successifs (président de Conseil régional, président de Conseil général, président d’établissement public de coopération intercommunale, maire) est limité à trois, soit dix-huit ans maximum", peut-on lire. Ce qui signifie que Jean-Paul Huchon ne respecte pas les statuts du PS. "On pourrait s'intéresser à ce point-là. Moi, ce n'est pas mon terrain", se contente de répondre Marie-Pierre de la Gontrie, une fois le message passé.
Le deuxième argument est donc que Marie-Pierre de la Gontrie est une femme. Elle explique :
Vous vous rendez compte ? Sur 101 départements, 10 présidés par une femme. Et dans les régions, ce sera pire encore puisqu'à l'heure où je vous parle, on peut espérer quoi ? Une, deux, allez trois régions présidées par une femme. Est-ce que c'est normal dans une démocratie ? Je ne le pense pas.
Peu ou prou ce qu'a affirmé Anne Hidalgo. La maire de Paris soutient la candidature de Marie-Pierre de La Gontrie, "la meilleure parce qu'il faut du renouvellement et de la féminisation", a-t-elle dit, dimanche 5 avril, dans le Parisien.