Marine Le Pen a l'impression de "se lire" quand elle entend Manuel Valls parler d'islam

Publié à 09h30, le 19 avril 2016 , Modifié à 09h30, le 19 avril 2016

Marine Le Pen a l'impression de "se lire" quand elle entend Manuel Valls parler d'islam
Marine Le Pen © GIUSEPPE CACACE / AFP

Depuis le début de l'année, Marine Le Pen suit un régime médiatique assez strict : oubliées, les matinales télés et radio. Terminées, les  polémiques médiatiques et les "buzz", pour reprendre le mot de Florian Philippot. Désormais, en 2016, la présidente du Front national se fait rare et s'oblige à, plus ou moins, une matinale par mois.

C'est Radio Classique qui accueille, ce mardi 19 avril, la cheffe frontiste. L'occasion de vérifier que, depuis mars, la fille de Jean-Marie Le Pen n'a rien perdu de sa capacité à provoquer. En témoignent ses mots sur Manuel Valls. Marine Le Pen réagit aux propos du Premier ministre, mi-avril, sur l'islam.

 

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J'ai l'impression de me lire. Dans le livre 'À contre flots', que j'ai écrit en 2005, je terminais ce livre en disant que certains posent la question de savoir si l'islam est compatible avec la République ; c'est aux musulmans de répondre. Je vois que, comme d'habitude, nous avons raison dix ans trop tôt.

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Mercredi 13 avril, dans Libération , Manuel Valls a expliqué vouloir démontrer que l'islam est "fondamentalement compatible avec la République". Ce qui signifie donc, de l'aveu du Premier ministre, que cette démonstration n'est pas encore faite.

Marine Le Pen est d'accord sur ce point. Et la présidente du FN d'énumérer toutes ces fois où, d'après elle, son parti a eu raison avant tout le monde, et surtout avant ce Manuel Valls qui "découvre l'eau tiède". "Quand monsieur Valls découvre le salafisme, il le découvre avec 15 ans de retard, car ça fait 15 ans que le Front national tire la sonnette d'alarme", lance-t-elle, évoquant le salafisme en particulier et l'immigration en générale.

Et voici donc la future candidate FN à l'élection présidentielle expliquer que l'immigration est le problème majeur de la société française et que si vous n'êtes pas d'accord avec cette idée, vous devriez aller vivre à Calais pour vous en rendre compte. Voici l'échange avec Guillaume Durand :  

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-          Guillaume Durand : Le personnage qui est venu interpeller François Hollande à la télévision [le 14 avril, sur France 2 ], proche du Front national, il l'a dit avec beaucoup d'honnêteté, disant qu'il venait du Parti socialiste. Une grande partie de son discours, c'était le problème de la place des immigrés, comme si c'était le problème central de la société française.



-          Marine Le Pen : Allez vivre Calais, d'accord ? Allez vivre à Calais.



-          Guillaume Durand : Non mais vous ne vivez pas à Calais vous non plus…



-          Marine Le Pen : Allez vivre à Calais.



-          Guillaume Durand : C'est un peu démagogique ce système-là.



-          Marine Le Pen : Non, c'est vous qui êtes un égoïste.



-          Guillaume Durand : On va tous aller vivre à Calais.



-          Marine Le Pen : Non mais c'est vous qui êtes un égoïste monsieur Durand, parce que sous prétexte que vous, vous ne subissez pas le problème de l'immigration, vous considérez que ce problème n'existe pas ?



-          Guillaume Durand : Mais pas du tout, c'est un procès absurde.



-          Marine Le Pen : Or ce problème il existe, il est prégnant, il est terrible. Il est un sujet de souffrance pour les Français.

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Rappelons que Marine Le Pen n'habite pas non plus à Calais mais à la Celle-Saint-Cloud , dans le côté (très) chic de la banlieue parisienne.

Mais peu importe. La cheffe frontiste a trouvé un angle d'attaque et elle ne le lâche plus, un angle qui mêle donc immigration et islam radical. "Cela fait des décennies que nous le disons. Il y a 15 ans, quand nous commencions à dire : 'Attention, se développent sur notre territoire des réseaux fondamentalistes, ça se voit, tels, tels et tels éléments permettent de le dire, on nous a traité d'islamophobes. En cela, on a empêché la société française de lutter contre le fondamentalisme", développe-t-elle. Sans transition.   

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